Béchir Ben Yahmed a fondé Jeune Afrique le 17 octobre 1960 à Tunis. Il fut président-directeur général du groupe Jeune Afrique jusqu’à son décès, le 3 mai 2021.
Abdelaziz Bouteflika et Omar el-Béchir ont quitté la scène politique presque en même temps, sous la pression de leurs opinions publiques respectives. Ils ont cependant commis les mêmes erreurs stratégiques, qui les condamnaient à mal finir.
Entre la fin du mandat d’Abdelaziz Bouteflika, le report du Brexit ou la reconnaissance américaine de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, le mois d’avril s’annonce chargé en événements.
Au lieu de commenter moi-même l’actualité, j’ai choisi cette semaine de donner la parole à trois personnalités. Trois personnalités pour qui j’ai de la considération, dont les écrits m’ont appris des choses que j’ignorais et avec lesquelles je me sens une certaine complicité. Je pense que ce que vous lirez d’elles ci-dessous vous intéressera, comme cela m’a intéressé.
L’Algérie. Ce pays que l’on croyait endormi s’est mis en mouvement. Le voici au cœur de l’actualité pour de longues semaines. Les médias du monde entier se sont mis à décrire et à commenter ce qui s’y passe, nourrissant un intérêt qui ne se démentira pas de sitôt.
C’est la nouvelle de l’année et elle préoccupe déjà les grandes puissances. Les médias ne s’en sont pas encore saisis, mais cela ne saurait tarder : l’Arabie saoudite a décidé de consacrer ses immenses moyens financiers à devenir une puissance nucléaire militaire d’ici à dix ans.
L’Algérie est certes un cas extrême, mais pas sans précédent : des pays plus démocratiques ont déjà connu aussi des présidents malades. Laissons aux Algériens quelques mois de plus pour trouver une issue à leur situation.
Nous sommes à la fin de 2018 et je m’adresse à vous, amis lecteurs, pour la dernière fois de l’année. Quitte à endosser le rôle du rabat-joie, il m’incombe d’attirer votre attention sur deux problèmes aigus qui risquent de mener le continent vers la plus sérieuse des régressions !
Beaucoup d’entre vous, lecteurs de Jeune Afrique, connaissent la France ou s’intéressent à ce qui s’y passe. J’imagine votre stupéfaction à la vue des images chocs diffusées sur vos écrans de télévision en ce mois de décembre.
Nombre d’entre vous s’interrogent et m’interrogent : l’Afrique est-elle, comme on nous l’assure, en train de rattraper son retard ? Ou bien est-elle encore en stagnation, voire en régression ?
D’un côté, Mohamed Ben Salman (MBS), allié de Trump et de Netanyahou, ami de Jared Kushner. De l’autre, le journaliste Jamal Khashoggi, assassiné par les Saoudiens à Ankara, qui était en fait un islamiste proche à la fois des Frères musulmans d’Égypte et de Gaza, d’Erdogan et du Qatar. Béchir Ben Yahmed livre les clés de l’affaire.
Depuis quelques mois, c’est au tour de la Russie de pointer le bout de son nez en Afrique. Elle aspire à retrouver son rôle de grande puissance planétaire et peut redevenir pour les Africains un partenaire de choix.
L’assassinat de Jamal Khashoggi est la grande affaire du moment. Elle n’est pas encore élucidée, et très peu de gens en connaissent les tenants et les aboutissants. Pourtant, les médias du monde entier relatent à l’envi le peu qu’ils en savent.
João Lourenço, devenu à son tour « camarade numéro un », ne risque-t-il pas de remplacer des voleurs avérés par des voleurs potentiels qu’il aura installés dans les mêmes fauteuils ?
Je voudrais attirer votre attention cette semaine sur le cas du Mali. L’avenir de ce pays, où la démocratie a éclos il y a une bonne trentaine d’années, est incertain. Je vais essayer de l’éclairer.
Les médias n’en ont pas parlé depuis plusieurs mois. Mais les Brics, conglomérat de cinq pays – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, un par continent, sauf l’Asie, qui en compte deux –, fonctionnent toujours. Et pèsent de plus en plus, même lorsqu’un de ses pays membres, le Brésil en l’occurrence, traverse une épreuve.
Démographie japonaise, modèle singapourien et politique africaine de la Chine : voici ce que j’ai appris au cours de ces dernières semaines et qui mérite d’être porté à votre attention.
Il y a deux ans, le 23 juin 2016, les électeurs britanniques ont voté la sortie de leur pays de l’Union européenne. On a donné à cet acte de rupture le nom de Brexit.
L’histoire et la géographie ont fait de l’Europe et de l’Afrique deux continents voisins. Et qui s’interpénètrent depuis des siècles, comme les États-Unis et le Mexique en Amérique du Nord.
Ceux qui me font l’honneur de me lire et accordent quelque crédit à ce que j’écris ont des droits sur moi. Je leur dis donc, ici, cette semaine – et à travers eux aux Africains –, qu’on les abreuve de promesses qu’on sait ne pas pouvoir tenir, qu’on leur « raconte des salades ».
Deux « sommets » se succèdent mais ne se ressemblent pas. Le premier s’est tenu les 8 et 9 juin à La Malbaie, au Québec, et a rassemblé les chefs d’État (ou de gouvernement) du G7 ; le second se réunit dans la foulée, le 12 juin, à Singapour.
Deux pays de l’ancien Tiers Monde font beaucoup parler d’eux en ce mois de mai : la Malaisie et le Venezuela. Je recommande aux opposants africains de méditer leur exemple et d’en tirer les enseignements pour les transposer à l’Afrique.
Encore et toujours le Moyen-Orient. Une terrible malédiction semble s’être abattue sur cette région du monde. Composée de nations fragiles, elle vient en tout cas de franchir un pas décisif vers une nouvelle guerre, dont nous avons annoncé ici même qu’elle était programmée.
On ne nous parlera bientôt plus que de la rencontre entre Donald Trump, l’actuel président des États-Unis, et Kim Jong-un, le maître tout-puissant de la Corée du Nord. Hier encore, les deux hommes s’insultaient à distance comme des palefreniers.
Il y a tout juste cinq mois s’est déroulée dans la capitale d’un pays africain la dernière phase d’un événement à nul autre pareil. Mais était-ce bien la dernière phase ?
En mars-avril 2011, deux nations africaines, la Tunisie et l’Égypte, baignaient dans l’euphorie. Six ans après ce Printemps arabe, les deux pays ont pris des trajectoires différentes, mais avec une question commune : que faire des islamistes ?
Nous critiquons nos dirigeants suprêmes lorsqu’ils accaparent le pouvoir et refusent de le quitter. Continuerons-nous à le faire avec la même liberté dès lors que leur exemple est suivi par le nouveau timonier chinois ? Pourquoi ce qui semble bon pour la grande Chine serait-il mauvais pour nos petits pays ?
Les conséquences néfastes de l’implosion de la Libye en 2011 sous les raids aériens de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis continuent de se faire sentir, et même de se propager dans les pays voisins. Retour sur les origines de ce mal lybien.