Les Tunisiens aux urnes, Ben Ali assuré de sa réélection
Les Tunisiens votaient dimanche lors d’élections générales où le président sortant Zine El Abidine , 73 ans, était assuré d’une réélection pour un 5e mandat de cinq ans.
Sous un doux soleil d’automne, les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 locales (07H00 GMT) pour fermer à 18H00 (17H00 GMT), les résultats officiels étant proclamés lundi.
Quelque 5,2 millions de Tunisiens sont inscrits dans les 26 circonscriptions électorales du pays, un chiffre en augmentation en raison de l’abaissement de l’âge électoral de 20 à 18 ans dans ce pays de 10,3 millions d’habitants.
En début de matinée, une dizaine d’électeurs déposaient les premiers bulletins dans le bureau de vote installé au Lycée Habib Bourguiba, dans le centre de Tunis.
Après 22 ans au pouvoir, le président Ben Ali brigue un cinquième quinquennat consécutif en mettant en avant la stabilité et le développement du pays, en dépit de la crise économique et de la hausse du chômage.
Ce mandat sera en principe le dernier, la Constitution amendée en 2002 limitant à 75 ans l’âge du président.
M. Ben Ali avait succédé en 1987 au premier président de la Tunisie indépendante, Habib Bourguiba, qu’il avait destitué pour « sénilité ». En 2004, il avait été reconduit par 94,48% des suffrages et son parti obtenait une majorité écrasante à la Chambre des députés, des scores contestés par ses adversaires.
Appuyé par les centrales patronale et syndicale et par trois partis se réclamant de l’opposition, le président sortant a face à lui deux postulants en fait alliés du pouvoir: Mohamed Bouchiha, 61 ans, du Parti de l’unité populaire, et Ahmed Inoubli, 51 ans, de l’Union démocratique unioniste.
Le troisième, Ahmed Brahim, 63 ans, se pose « en vrai concurrent » et réclame l’alternance en proposant des réformes socio-politiques audacieuses.
Cet universitaire s’est plaint d’entraves à sa campagne et de censure de son manifeste électoral, jugé trop critique à l’égard du régime.
Le résultat des scrutins ne faisait aucun doute aux yeux des observateurs et les trois rivaux de Ben Ali sont partis « sans illusions » à 3e élection présidentielle pluraliste.
Le parti présidentiel, le Rassemblement Constitutionnel démocratique (RCD), devrait conserver sans problème la majorité des 214 sièges à pourvoir dans la Chambre des députés.
La campagne électorale a illustré le fossé existant entre la logistique modeste de l’opposition et la machine de guerre électorale du RCD fort de 2,7 millions d’adhérents et profondément ancré dans le pays.
Les opposants se présentent en rangs dispersés et espèrent une présence renforcée au parlement, la présidentielle ne constituant pas d’enjeu à leurs yeux tant son résultat leur semblait acquis d’avance.
Les plus radicaux des opposants, Mustapha Ben Jaafar et Ahmed Nejib Chebbi, se sont retrouvés hors course présidentielle, et le dernier a dénoncé « une mascarade ».
A la veille du vote, M. Ben Ali a fustigé « une minorité infime de Tunisiens » qui se livreraient « à une
campagne désespérée auprès de certains journalistes étrangers, pour mettre en doute » l’honnêteté du scrutin.
« Aux urnes citoyens! » titraient en manchette dimanche quatre quotidiens privés et gouvernementaux en appelant à une participation massive.
Un « Observatoire national » surveille le déroulement des élections pour en rendre compte au président de la république.
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