Afrique du Sud: deux ans après, hommage aux mineurs tués à Marikana
Plusieurs milliers de mineurs sud-africains se sont retrouvés samedi à la mine de platine de Marikana en hommage aux 34 grévistes qui y ont été abattus par la police il y a deux ans.
Mineurs et familles de victimes ont été rejoints par des responsables communautaires et plusieurs personnalités d’opposition sur une colline à l’extérieur de la mine exploitée par le groupe britannique Lonmin, où la tuerie a eu lieu.
Le massacre du 16 août 2012 a souvent été comparé aux atrocités du régime raciste de l’apartheid. Il avait suivi de violents affrontements – ayant fait dix morts – entre grévistes, vigiles de la mine et policiers durant les jours précédents.
Certains mineurs brandissaient samedi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: « Souvenez-vous des victimes de Marikana ». D’autres portaient des T-shirts à l’effigie de leurs collègues.
« Je suis ici pour soutenir les familles des travailleurs qui ont été tués sur la colline », a déclaré à l’AFP un mineur, Eric Raadt. « Ils faisaient grève pour avoir une vie meilleure ».
Pour Zameka Nungu, veuve d’un des mineurs tués, la cérémonie de samedi rappelle « des souvenirs difficiles ».
« Cette journée ramène des souvenirs de ce jour où mon mari a été abattu. C’est très douloureux pour moi », a-t-elle confié.
En souvenir des victimes, quelques croix blanches ont été plantées près de la colline sur le site minier qui se trouve au nord de Johannesburg.
« Ce jour tragique devrait être un jour de réflexion », a déclaré le président sud-africain Jacob Zuma dans un communiqué.
« Nous devons réaffirmer notre engagement à ce que la violence ne soit plus jamais utilisée pour résoudre des problèmes, quels qu’ils soient, dans notre pays », a-t-il ajouté, prônant « la paix et la tolérance ».
Une commission d’enquête, qui siège dans la banlieue de Pretoria, a été lancée et a entendu certains des plus hauts responsables politiques du pays, dont l’ex-ministre de la Police Nathi Mthethwa.
Le vice-président actuel Cyril Ramaphosa, qui était membre du conseil d’administration de Lonmin au moment du massacre, a été entendu lundi.
Ce jour-là, des manifestants ont crié « Ramaphosa, démission! », obligeant le chef de la commission d’enquête, le juge Ian Farlam, à brièvement interrompre l’audition.
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