Gambie: l’ONU autorisée à enquêter sur les journalistes disparus (ambassade US)

Le président gambien Yahya Jammeh a autorisé l’ONU à enquêter sur la disparition en 2006 du journaliste gambien Chief Ebrima Manneh et l’assassinat en 2004 du correspondant de l’AFP Deyda Hydara, a annoncé mardi l’ambassade américaine dans un communiqué.

Gambie: l’ONU autorisée à enquêter sur les journalistes disparus (ambassade US) © AFP

Gambie: l’ONU autorisée à enquêter sur les journalistes disparus (ambassade US) © AFP

Publié le 18 septembre 2012 Lecture : 1 minute.

Cette annonce a été faite au lendemain d’un entretien entre le chef de l’Etat gambien et l’homme politique américain Jesse Jackson.

Célèbre militant des droits civiques des Afro-Américains, le pasteur baptiste Jesse Jackson était arrivé dimanche à Banjul. Des médias gambiens avaient alors annoncé qu’il venait notamment plaider la clémence pour les dizaines de prisonniers dans le couloir de la mort en Gambie.

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« Pendant la rencontre, le président a réaffirmé qu’il adoptait un moratoire (sur les exécutions de condamnés à mort, ndlr) et autorisait l’ONU à enquêter sur la disparition de Chief Ebrima Manneh et la mort de Deyda Hydara, deux journalistes gambiens de premier plan », a annoncé l’ambassade des Etats-Unis.

Le journaliste gambien Chief Ebrima Manneh est porté disparu depuis son interpellation, en juillet 2006, dans les locaux du Daily Observer à Banjul, par des agents présentés comme membres des services de renseignements. Des sources au sein du journal avaient alors estimé qu’il avait été visé car il préparait un article critiquant le gouvernement pour un organe de presse étranger. En mai 2012, le chef de la police gambienne, Yankuba Sonko, a affirmé que Manneh « avait été vu aux Etats-Unis », assurant alors avoir reçu des informations d’Interpol.

Deyda Hydara, co-fondateur du journal privé The Point réputé critique envers le pouvoir, était également le correspondant de l’Agence France-Presse et de Reporters sans frontières (RSF) en Gambie. Il avait été tué par balles le 16 décembre 2004 et depuis, l’enquête piétine.

Les militants des droits humains demandaient régulièrement aux autorités gambiennes de faire la lumière sur cet assassinat et cette disparition.

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Après s’être entretenu avec Jesse Jackson, le président Jammeh avait déjà accordé lundi la « grâce présidentielle » à deux anciens hauts responsables de son administration détenus pour « trahison », de nationalités gambienne et américaine, et avait même proposé de leur payer leurs billets d’avion pour les Etats-Unis.

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