Tunisie: l’Assemblée constituante entame l’examen d’une « mini constitution »

L’Assemblée constituante tunisienne s’est réunie en plénière mardi pour examiner un projet d’organisation des pouvoirs publics, dont l’adoption permettra la formation d’un exécutif, une « urgence » selon plusieurs députés qui ont pointé l’aggravation de la situation dans le pays.

Tunisie: l’Assemblée constituante entame l’examen d’une « mini constitution » © AFP

Tunisie: l’Assemblée constituante entame l’examen d’une « mini constitution » © AFP

Publié le 6 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Les 217 députés doivent examiner un texte de 26 articles, une sorte de « mini constitution » qui permettra le démarrage effectif des institutions de l’Etat, un mois et demi après les élections du 23 octobre, et alors que la situation économique et sociale se dégrade de jour en jour dans le pays.

« Le peuple en a marre d’attendre! Commençons à travailler, assez d’atermoiements », a lancé le député d’Ennahda Amar Larayedh alors que les élus commençaient à se disputer sur l’ordre du jour, certains se plaignant de n’avoir reçu le texte que dans la matinée.

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A l’ouverture de la séance, le président de la Constituante Mustapha Ben Jaafar a annoncé que le projet serait examiné article par article et que serait ouvert dans la journée le dépôt des candidatures pour la présidence de la République.

L’élection du président ne pourra intervenir qu’après l’adoption du texte sur l’organisation des pouvoirs publics.

Laborieusement élaboré en commission, le projet a fait l’objet d’âpres discussions, particulièrement entre les trois vainqueurs du scrutin, les islamistes d’Ennahda et les deux partis de gauche CPR (Congrès pour la République) et Ettakatol.

Il définit notamment les prérogatives des futurs président de la République et chef du gouvernement. La présidence doit normalement revenir à Moncef Marzouki, dirigeant du CPR, et le gouvernement à Hamadi Jebali, numéro 2 d’Ennahda.

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« Nous sommes conscients de l’urgence de la situation, et de la tension dans la rue et le pays. Il faut donner un coup de fouet au processus », a déclaré à l’AFP le porte-parole du CPR Abdelawab Matar, peu avant l’ouverture de la séance.

La chef du parti d’opposition PDP, Maya Jribi, a quant à elle mis en garde contre « les risques d’explosion sociale et la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays ».

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Sit in, grèves et éruptions de violences se multiplient en Tunisie, où tous les indicateurs sont au rouge: croissance nulle voire négative en 2011, et un taux de chômage qui dépassera les 18%, selon le gouverneur de la Banque Centrale tunisienne Mustapha Kamel Nabli. Depuis près d’une semaine, des manifestants campent dans des tentes devant le siège de l’Assemblée, pour réclamer « dignité, travail et liberté ».

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