Rwanda: 30 ans de prison pour le massacre de 2.000 Tutsi dans une église

L?homme d?affaires hutu rwandais Gaspard Kanyarukiga, deuxième personne jugée par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour le massacre de l?église de Nyange (ouest) mi-avril 1994, a été condamné lundi à 30 ans de réclusion.

Rwanda: 30 ans de prison pour le massacre de 2.000 Tutsi dans une église © AFP

Rwanda: 30 ans de prison pour le massacre de 2.000 Tutsi dans une église © AFP

Publié le 1 novembre 2010 Lecture : 1 minute.

La paroisse catholique de Nyange est située dans l’ancienne commune rwandaise de Kivumu, ancienne préfecture de Kibuye, l’une des régions où se concentrait le plus grand nombre de Tutsi en 1994.

« La chambre condamne Gaspard Kanyarukiga à une peine unique de 30 ans d?emprisonnement », a déclaré la présidente Taghrid Hikmet au terme de la lecture d?un résumé du jugement en anglais.

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L’église de Nyange fut rasée par un bulldozer dans la journée du 16 avril 1994, à l?instigation, selon le jugement, de Kanyarukiga et d?autres notables de Nyange, parmi lesquels le vicaire de la paroisse, Athanase Seromba, condamné à la perpétuité et l?ex-maire de Kivumu, Grégoire Ndahimana, en procès au TPIR.

Selon les conclusions de la chambre, Kanyarukiga a déclaré, lors d?une réunion dans la matinée du 16 avril 1994, que l?église où s?étaient réfugiés près de 2. 000 Tutsis devait être démolie et qu?il se chargerait d?en construire une autre.

Il savait bien que la destruction de l?édifice entraînerait la mort des personnes qui s?y trouvaient, ont indiqué les juges, le reconnaissant ainsi coupable de « génocide » et « extermination ».

« La chambre estime, au-delà de tout doute raisonnable, que l’accusé et d’autres ont planifié la destruction de l’église de Nyange et le massacre de ceux qui se trouvaient à l’intérieur », indique le jugement.

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Pour sa défense, l?homme d?affaires avait présenté un alibi, affirmant qu?il ne se trouvait pas à Nyange au cours de la période du 12 au 16 avril 1994.

« La preuve d’alibi de la défense n’est pas crédible », a tranché la chambre après avoir constaté que la plupart des témoins de cet alibi avaient des raisons de déposer en faveur de l’accusé.

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Le TPIR, basé à Arusha dans le nord de la Tanzanie, est chargé de juger les principaux responsables présumés du génocide de 1994 au Rwanda, qui a fait, selon l’ONU, près de 800. 000 tués, essentiellement d’ethnie tutsi.

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