Piraterie: la marine japonaise s’installe à Djibouti

L’armée japonaise a commencé à s’installer à Djibouti, petit pays stratégique à l’entrée de la Mer Rouge qui abrite déjà plusieurs bases étrangères, où elle va construire un établissement permanent pour participer à la lutte contre les pirates somaliens.

Piraterie: la marine japonaise s’installe à Djibouti © AFP

Piraterie: la marine japonaise s’installe à Djibouti © AFP

Publié le 23 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

« Ce sera la seule base du Japon en dehors de notre pays, et c’est une première en Afrique », a déclaré à l’AFP le Capitaine de vaisseau des Forces d’auto-défense maritime japonaises, Keizo Kitagawa, coordinateur de l’équipe de déploiement.

« Nous nous sommes déployés ici contre la piraterie pour notre auto-défense. Le Japon est une nation tournée vers la mer et l’augmentation de la piraterie dans le Golfe d’Aden où passent quelque 20. 000 navires (par an) était inquiétante », a-t-il expliqué.

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« 10% de ces navires vont ou viennent du Japon. 90% de nos exportations empruntent cette route. La liberté des mers est donc essentielle pour le Japon (. . . ) La stabilité de cette région bénéficiera au Japon », a-t-il souligné.

En avril 2008, le Takayama, un pétrolier de 150. 000 tonnes, avait été attaqué au lance-roquette par des pirates somaliens, avant d’être sauvé par la Marine allemande.

En octobre 2007, le chimiquier japonais Golden Nori, était arraisonné par les pirates somaliens qui ne le libérèrent que six semaines plus tard, après avoir exigé un million de dollars de rançon.

La dernière attaque contre un bâtiment japonais a eu lieu en février dernier quand le MV Apl Finland, a échappé à une tentative d’abordage dans le Golfe d’Aden grâce à l’intervention d’un navire de guerre turc.

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Selon M. Kitagawa, le syndicat japonais de la Marine marchande a poussé le gouvernement à intervenir.

« En décembre 2008, notre Premier ministre a décidé de faire quelque chose. Nous avons envoyé des équipes militaires de repérage au Yemen, à Oman, au Kenya et à Djibouti. En avril 2009 nous avons choisi Djibouti », rappelle l’officier nippon.

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Le ministère japonais de la Défense avait annoncé le 17 avril 2009 le déploiement de deux destroyers et le lancement des préparatifs pour l’envoi de deux avions de patrouille contre la piraterie au large de la Somalie et dans le Golfe d’Aden.

Le choix de Djibouti pour installer ces unités a été dicté par la présence d’armées étrangères, la qualité des infrastructures portuaires et aéroportuaires ainsi que la stabilité et la sécurité du pays, explique le capitaine Kitagawa.

Colonie française jusqu’en 1977, ce petit Etat de moins de 900. 000 habitants bénéficie d’une position très stratégique, le long d’une des voies maritimes les plus fréquentées au monde. Djibouti abrite la principale base militaire française à l’étranger (3. 000 hommes) et une importante base américaine (3. 400 hommes) depuis 2003.

Chaque destroyer japonais dispose de 200 marins et d’hélicoptères. En plus « les deux avions de patrouilles maritimes sont servis par un total de 150 personnes, des personnels pour la sécurité: 50 soldats, la maintenance et l’administration. Nous avons en permanence environ 150 personnes ici », explique le capitaine Kitagawa.

« Un camp va être construit pour héberger nos personnels et matériels alors que nous sommes pour l’instant accueillis sur la base américaine », ajoute-t-il.

« Nous allons payer un loyer à Djibouti pour les 12 hectares alloués (. . . ) Nous sommes en train de finaliser le choix de l’emplacement. Nous pensons commencer la construction au début de cet été, et terminer probablement début 2011 pour un montant de 40 millions de dollars », a-t-il affirmé.

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