Plainte à Paris pour assassinat contre le président de Djibouti

Abdourahman Boreh, un homme d’affaires et opposant djiboutien, a déposé plainte à Paris contre le président Ismaël Omar Guelleh notamment pour assassinat et extorsion, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Plainte à Paris pour assassinat contre le président de Djibouti © AFP

Plainte à Paris pour assassinat contre le président de Djibouti © AFP

Publié le 16 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

Il a également dénoncé des manoeuvres pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle en 2011.

La plainte avec constitution de partie civile a été déposée le 24 février contre M. Guelleh, sa femme Odette Haïd et « tous autres ». Adbourahman Boreh, également appelé Charles Boreh, accuse le couple présidentiel d’assassinat, d’enlèvement et séquestration, de torture et acte de barbarie ainsi que d’extorsion et de tentative d’extorsion en bande organisée.

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Selon son avocat, Me Olivier Morice, cet hommes d’affaires franco-djiboutien à la tête d’importantes sociétés d’infrastructures et de travaux publics « fait l’objet depuis 2007 de menaces et d’intimidations de la part des autorités djiboutiennes qui l’ont contraint à fuir Djibouti à l’automne 2008 ».

Cela s’est traduit dans un premier temps par une attaque de son patrimoine puis contre certains collaborateurs et membres de sa famille, dont deux sont morts dans des circonstances suspectes, a-t-il expliqué.

Pour Me Morice, « l’acharnement des autorités djiboutiennes s’explique par la crainte du couple présidentiel du rôle que pourrait jouer M. Boreh lors de la prochaine élection présidentielle qui doit se tenir en 2011 ».

« J’ai eu plus de 30 millions de dollars de pertes, je n’ai plus aucune opération commerciale à Djibouti, il nous a fait fermer tout ça », a affirmé à l’AFP Abdourahman Boreh.

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Son avocat français défend par ailleurs les intérêts d’Elizabeth Borrel, veuve d’un juge français, Bernard Borrel, mort à Djibouti en 1995.

Le corps du juge Bernard Borrel avait été retrouvé en 1995 à moitié carbonisé dans un ravin à Djibouti. La justice djiboutienne avait conclu au suicide. La thèse a longtemps été privilégiée par la justice française qui a ensuite retenu celle du meurtre.

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L’affaire Borrel empoisonne depuis des années les relations entre Paris et son ex-colonie, où la France dispose de sa plus importante base militaire à l’étranger avec près de 3. 000 hommes.

Elizabeth Borrel, persuadée que son mari a été assassiné, a accusé l’Etat français d’avoir tout tenté pour étouffer la recherche de la vérité, au nom de ces intérêts stratégiques.

Parallèlement à l’enquête criminelle, deux enquêtes ont été menées en France pour des pression. Dans l’une d’elle, deux proches du président Guelleh ont été soupçonnés d’avoir fait pression sur deux témoins dans l’enquête sur la mort du juge français, avant d’être relaxés par la justice française.

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