Écoles d’ingénieurs

Burkina Faso : 2iE, l’école d’ingénieurs qui stimule l’entrepreneuriat

Fondée en 1969 par quatorze États africains sous le nom EIER-ETHSER, 2iE forme des ingénieurs-entrepreneurs pour les administrations et le secteur privé africain. Grâce à son incubateur, l’école confirme aussi sa vocation d’être une fabrique de jeunes pousses de l’entrepreneuriat.

Par - à Afrique de l’Ouest
Mis à jour le 18 juin 2018
Campus 2iE à Ouagadougou © Photo 2iE Ouagadougou

Photo 2iE Ouagadougou

Fondée en 1969 par quatorze États africains sous le nom EIER-ETHSER, 2iE forme des ingénieurs-entrepreneurs pour les administrations et le secteur privé africain. Grâce à son incubateur, l’école confirme aussi sa vocation d’être une fabrique de jeunes pousses de l’entrepreneuriat.

Depuis sa réforme en 2005, 2iE a eu le mérite de concilier deux exigences clés : former des cadres compétents à la pointe de l’innovation pour les administrations publiques et le secteur privé, et faire éclore des jeunes pousses. Revendiquant un taux d’employabilité à plus de 80 %, l’école polytechnique de Ouagadougou est également un pôle de formation des cadres et futurs managers africains. À partir des ressources locales ces derniers mettent au point des solutions adaptées aux réalités africaines.

2iE a initié des journées entreprises qui attirent 150 entreprises et 1 500 visiteurs. Cet événement créé dès 2005, s’est imposé au fil des éditions comme une foire aux talents pour les recruteurs, mais aussi comme une vitrine de promotion de entrepreneuriat, via le concours business plan, auquel participent des étudiants. Les projets sélectionnés intègrent l’incubateur de la technopole, véritable pépinière de jeunes pousses qui à vu naître Fasopro spécialisé dans la commercialisation des chenilles de karité ou encore Faso Soap, le fabricant de savon répulsif pour combattre les piqûres de moustiques.

De 1 300 à 2 000 étudiants

« Une des forces de 2iE est qu’après trois ans de formations scientifiques, nos étudiants bénéficient de compétences et de connaissances en management. Cela fait dire que nous formons des ingénieurs-entrepreneurs », explique Mady Koanda, directeur général de l’institut depuis septembre 2017. Agrégé en management et finance, l’ex-directeur du Cesag compte s’attaquer au recouvrement des créances en souffrance estimées à plus de 4 milliards de francs CFA (plus de 6 millions d’euros) et surtout accroître les effectifs à 2 000 étudiants. « Nous voulons consolider les effectifs de l’école, actuellement de 1 300. Dès la rentrée prochaine, nous espérons atteindre le cap de 1 500 étudiants et à terme 2 000 », détaille-t-il.

« Nos étudiants sont parfaitement bilingues. C’est une des conditions pour être diplômé chez 2iE »

Accueillant une trentaine de nationalités, l’école propose un cursus complet du bachelor au doctorat. L’entrée est soumise à une candidature en ligne, les dossiers étant ensuite triés par un comité scientifique qui retient les meilleurs profils. Ces derniers intègrent alors les classes préparatoires aux grandes écoles. La licence, qui dure deux ans, permet d’obtenir un bachelor spécialisé dans les domaines de l’eau, de l’énergie ou encore du génie civil. Quant aux masters, ils ciblent trois spécialités, notamment en eau et assainissement, génie civil et hydraulique, et en énergie et génie électrique. Les frais de scolarité varient de 1,3 millions de francs CFA pour une première année de bachelor à 3,5 millions de francs pour un master spécialisé.

Formation continue en ligne

« Nos étudiants sont parfaitement bilingues. C’est une des conditions pour être diplômé chez 2iE. De plus, nous leur offrons des possibilités de mobilités avec des écoles d’ingénieurs partenaires », confie Francis Simporé, responsable des relations internationales et de la formation.

L’école propose également des formations pour les professionnels. Certaines sont à la carte et d’autres dure quelques jours sur des thématiques de l’eau de l’assainissement. Autre possibilité, se former en ligne sur le management des organisations et des entreprises. Ces formations diplômantes en bachelor et master ciblent les professionnels avec deux rentrées en octobre et en février. « Pour l’année académique 2017-2018, nous avons 550 étudiants. Nous préparons la prochaine rentrée de février qui verra le recrutement d’au moins 250 nouveaux étudiants », conclut Mady Koanda.

Par Nadoun Coulibaly, à Ouagadougou