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Au Maroc, le chômage des jeunes s’est alourdi en 2017

Malgré 86 000 postes créés, la situation du marché de l’emploi au Maroc s’est aggravée en 2017 avec un taux de chômage dépassant la barre symbolique des 10 %. Et la situation empire chez les jeunes.

Par - à Maroc
Mis à jour le 18 juin 2018
Médina de Marrakech, Maroc 2016 © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA 2016

Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA 2016

Malgré 86 000 postes créés, la situation du marché de l’emploi au Maroc s’est aggravée en 2017 avec un taux de chômage dépassant la barre symbolique des 10 %. Et la situation empire chez les jeunes.

Le taux de chômage au Maroc s’est aggravé entre 2016 et 2017. C’est ce qui ressort de la dernière publication du Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur la situation du marché du travail. Le taux de chômage a franchi la barre symbolique de 10 % en 2017, pour afficher 10,2 % au niveau national contre 9,9 % enregistré un an auparavant. Sur la période, l’économie marocaine a créé 86 000 postes d’emploi, pas assez pour accueillir les 135 000 nouveaux entrants sur le marché du travail. La situation est certes meilleure qu’en 2016, quand le pays avait connu, non pas une création d’emplois, mais une perte de 37 000 postes, mais le chômage des jeunes reste encore problématique.

Un taux de chômage plus fort dans les villes

Chez les 15-24 ans, la situation est effectivement, préoccupante avec un taux de chômage de 26,5 %, contre seulement 7,7 % chez les 25 ans et plus. Pis encore, selon les chiffres du HCP, 17,9 % des diplômés sont sans emploi contre seulement 3,8 % de non diplômés.

Globalement, les villes connaissent davantage le chômage que les campagnes. Pour 2017, dans le milieu urbain, le taux de chômage a progressé, atteignant 14,7 %. À l’inverse, en milieu rural le marché du travail a connu une stagnation avec un taux de 4% à fin décembre dernier.

L’agriculture, principal pourvoyeur d’emplois

Près de 50 % des postes créés sur la période 2016-2017 l’ont été dans l’agriculture et la pêche, des secteurs qui avaient l’habitude de détruire des milliers d’emplois par an. À titre d’exemple, la perte annuelle moyenne en 2015 et 2016 atteignait 75 000 postes. Cette reprise arrive à un très bon moment, car les autres composantes de l’économie marocaine ont connu un essoufflement.

C’est le cas du secteur des services, qui n’a pu créer en 2017 que 26 000 postes d’emploi, alors qu’au cours des dernières années ce secteur tirait le marché du travail vers le haut.

Un constat identique s’observe dans le BTP, qui est passé d’une création annuelle moyenne de 20 000 postes entre 2014 et 2016, contre 11 000 courant 2017. L’industrie, quant à elle, n’a pu offrir en 2017 que 7 000 emplois, principalement dans la branche des industries alimentaires et des boissons.