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Tunisie : le succès des formations dans le tourisme

Avec le retour des vacanciers sur les côtes et dans les sites historiques tunisiens, la jeune Agence de formation dans les métiers du tourisme n’a pas de mal à attirer les candidats tentés par une carrière dans l’hôtellerie et la restauration.

Par - à Tunisie
Mis à jour le 16 mai 2018
Une plage de la station balnéaire de Sousse. © Sami Toukef/AP/SIPA/2017.

Sami Toukef/AP/SIPA/2017.

Avec le retour des vacanciers sur les côtes et dans les sites historiques tunisiens, la jeune Agence de formation dans les métiers du tourisme n’a pas de mal à attirer les candidats tentés par une carrière dans l’hôtellerie et la restauration.

Le tourisme reprend des couleurs depuis quelques mois en Tunisie. Après le contre-coup causé par une série d’attentats en 2015, le secteur voit ses réservations repartir à la hausse : +221 % côté vacanciers français, selon la Fédération des entreprises du voyage. Pour l’année 2018, Nabil Baziouch chef de cabinet du ministre du Tourisme, espère ainsi séduire environ huit millions de touristes, grâce en partie au retour des agences de voyages et tour-opérateurs étrangers sur le marché local. Une relance bienvenue qui devrait faire du tourisme un secteur pourvoyeur d’emploi pour les années qui viennent.

Quatre écoles, trois centres et un institut

C’est dans ce contexte que la nouvelle Agence de formation dans les métiers du tourisme (AFMT) a été lancé en juin dernier sous la tutelle du ministère du Tourisme et de l’Artisanat. Aujourd’hui, l’AFMT, qui emploie 423 employés titulaires, coordonne pas moins de quatre écoles, trois centres et un institut : les écoles hôtelières d’Aïn Draham, Sousse El Kantaoui, Monastir et Tozeur, les centres de formation touristiques de Nabeul, Hammamet et Djerba, ainsi que l’Institut supérieur professionnel de tourisme Sousse El Kantaoui. Soit une capacité globale de plus de 3 000 places en formation.

Aujourd’hui, l’AFMT coordonne pas moins de quatre écoles, trois centres et un institut.

Ces établissements publics ont pour mission de former des profils destinés à l’exercice des métiers de l’hôtellerie et du tourisme via l’alternance et l’apprentissage. « Ces modèles sont tout aussi pertinent pour des étudiants qui souhaitent poursuivre leur cursus en terminant sur une formation professionnalisante, que pour des salariés qui souhaitent gagner en compétences via une formation financée par leur entreprise », explique Imane Nora Azouzi, inspectrice pédagogique de l’enseignement général et des langues.

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Langues, pratique et théorie

Côté pédagogie, outre la partie pratique et technique, l’enseignement aborde des aspects plus généraux comme la finance, la gestion des ressources humaines, la qualité du service, la sécurité au travail, la législation de ce dernier, ou encore du respect des règles d’hygiène et de la vente. « La formation hôtelière et touristique en Tunisie accorde aussi une place prépondérante à l’apprentissage des langues comme le français, l’anglais, l’allemand », ajoute Nora Azouzi.

De cuisinier à guide touristique

Je crois que les nouveaux programmes de téléréalité sur le sujet incitent les jeunes à aller vers ces métiers.

Les établissements de l’AFMT préparent ainsi leurs étudiants aux métiers de cuisiniers, pâtissiers, serveurs, réceptionnistes, agents d’entretien ou guides touristiques. Il y a tout d’abord le certificat d’aptitude professionnelle (CAP) qui est destiné à des jeunes ayant accompli la neuvième année de base [équivalente à la dernière année du collège, Ndlr]. Il se fait en apprentissage et dure deux ans. Ce dernier permet soit de postuler ensuite pour une formation de technicien soit d’intégrer directement le marché du travail.

Des apprentis pâtissiers dans un centre de l'AFMT, Tunisie, 2016. © AFMT Tunisie/2016.

Des apprentis pâtissiers dans un centre de l'AFMT, Tunisie, 2016. © AFMT Tunisie/2016.

« Il y a actuellement beaucoup de débouchés pour les femmes de chambre, les valets de chambre ou les serveurs en bar et restaurant, assure Nora Azouzi. Les jeunes ont également tendance à se diriger vers des postes en cuisine et pâtisserie. Je crois que les nouveaux programmes de téléréalité sur le sujet incitent les jeunes à aller vers ces métiers ».

Des sessions de perfectionnement en formation continue

De son côté, le brevet de technicien professionnel (BTP) est destiné à des personnes ayant accompli la deuxième année secondaire ou ayant obtenu un CAP en hôtellerie et tourisme. La formation dure deux années en l’alternance complétées par un stage d’été d’une durée de deux mois entre la première et la deuxième année.

Enfin, le brevet de technicien supérieur (BTS) est destiné aux bacheliers ou détenteurs du BTP. La formation dure deux ans (sauf pour le BTS Hébergement 3 ans) en alternance. Là encore, un stage d’été d’une durée de deux mois doit être réalisé entre la première et la deuxième année (deux stages d’été pour le BTS Hébergement).

« En formation continue, les établissements effectuent des sessions de perfectionnement pour les professionnels dans tous les domaines du secteur, précise Nora Azouzi. Ces établissements fournissent également des formations spécifiques et adaptées aux demandes des ministères, des entreprises publiques ou d’autres organismes et institutions officiant en Tunisie ».


Des partenariats internationaux

Pour étendre son réseau de formation, qui compte sur un dispositif de plus de 50 ans d’existence, l’AFMT ne compte pas en rester là. Le ministère du Tourisme a organisé une réunion de travail le 13 avril dernier au Centre de formation hôtelière et touristique de Hammamet dans le cadre de la troisième édition des Journées d’amitié et de partenariat africaines. L’objectif ? Impulser des partenariats au niveau international.

La signature d’une convention cadre a eu lieu entre l’Institut supérieur professionnel du tourisme de Sousse El Kantaoui et l’Institut professionnel des métiers de la restauration, de l’accueil et de l’hébergement de Trapani (Italie, Sicile). L’AFMT vient également de signer une convention cadre avec l’Académie de Toulouse afin d’enclencher notamment des échanges d’expériences et des propositions de stages.

« Aujourd’hui, après plus de soixante ans d’indépendance, la Tunisie continue à porter un intérêt particulier à la formation hôtelière et touristique, affirme Ridha Mlika, directeur général de l’AFMT. Cette orientation nous a permis de créer notre propre pépinière de personnel qualifié. Nous pouvons aujourd’hui apporter notre concours à la mise en place de programmes de formation, à la constitution de groupes pédagogiques afin de renforcer le tissu éducationnel africain ».

Derrière ce plan d’action, Ridha Mlika voit bien plus grand pour l’avenir. « Le monde s’ouvre et prospecte de plus en plus en Afrique. Il est de notre devoir de veiller à ce qu’aucune exploitation de quelque sorte que ce soit ne soit effectuée sur notre sol. L’hôtellerie et l’art culinaire sont des secteurs économiques porteurs, nous ne pouvons pas rester en dehors de cette configuration car ce que nous avons à offrir sur ce continent est unique ». Tout est dit.