Cotonou se réinvente (5/5) : les décharges sauvages, bientôt un mauvais souvenir ?

Depuis décembre 2019, une société publique est chargée du nettoyage des espaces publics et de l’organisation du système de collecte des déchets à Cotonou. Efficace ?

Enlèvement des ordures dans le centre-ville de Cotonou, en septembre 2020. © Vincent Fournier pour JA

Enlèvement des ordures dans le centre-ville de Cotonou, en septembre 2020. © Vincent Fournier pour JA

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Publié le 13 novembre 2020 Lecture : 2 minutes.

Asphaltage du boulevard de la Marina, à Cotonou,  en septembre 2020. © Vincent Fournier pour JA
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Cotonou se réinvente : cinq projets qui changent la ville

Nouveaux quartiers, modernisation des équipements et des services, sécurisation du front de mer… Nombre de chantiers ont profondément transformé Cotonou.

Sommaire

Entre 800 et 1 000 tonnes de déchets sont produites chaque jour dans le Grand Nokoué, qui regroupe les villes de Cotonou, Abomey-Calavi, Sèmè-Kpodji, Ouidah et Porto-Novo, ce qui représente une superficie de 1 200 km².

La production annuelle de déchets solides est évaluée à plus de 450 000 t par an. Un état des lieux a recensé en 2017 plus de 1 000 dépotoirs sauvages et relevé un dysfonctionnement du système de précollecte des déchets solides, assurée jusque-là par plus de 240 associations et ONG.

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Changement d’approche

Une étude menée par l’Agence d’exécution des travaux urbains (Agetur) cinq ans plus tôt avait révélé que, sur les 2,3 millions d’habitants de l’agglomération, seuls 25 % étaient abonnés au service de précollecte et que 10 % des ménages évacuaient leurs détritus sur des « points de regroupement » situés à proximité de chez eux.

Résultat : les déchets ménagers restent stockés dans les quartiers où ils sont produits… Avec un impact extrêmement négatif sur le plan environnemental et sanitaire, ainsi que sur le cadre de vie.

Il était temps de changer radicalement d’approche et d’assurer une gestion rationnelle et efficace de la salubrité publique en optimisant les ressources.

 Suivre, contrôler et informatiser les prestations

En novembre 2018, le gouvernement a créé par décret la Société de gestion des déchets et de la salubrité du Grand Nokoué (SGDS-GN). Dotée d’un capital social de 10 milliards de F CFA (plus de 15,2 millions d’euros) et détenue à 100 % par l’État dans sa première année d’exercice, la SGDS-GN a un statut de société publique anonyme et unipersonnelle (Sarlu).

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Ses missions sont de garantir la salubrité publique dans toutes ses composantes, c’est-à-dire la gestion des déchets mais aussi la propreté des espaces publics.

Pour cela, elle intervient dans la précollecte et la collecte, ainsi que dans l’aménagement et l’exploitation des lieux d’enfouissement sanitaire situés dans les communes de Ouèssè et de Takon. Elle doit suivre, contrôler et informatiser l’ensemble des prestations afin de mettre en place un support informatique de cartographie et de gestion dynamique des données spatiales et géographiques relatives à la filière.

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8,2 milliards de F CFA sur trois ans

Enfin, la société a également pour mission de réorganiser le secteur en instaurant un mécanisme de participation des différents acteurs, mais aussi de sensibiliser et d’éduquer la population à travers un plan d’information.

Opérationnelle depuis le mois de décembre 2019, la SGDS-GN a démarré ses activités avec les services de balayage, de désherbage et de piquetage, et, depuis août, procède à la contractualisation avec les PME retenues (sur appel d’offres) pour la fourniture de poubelles et de tricycles ou le suivi et le contrôle informatisés des prestations de salubrité et de collecte des déchets – le montant estimé de ces contrats est de 8,2 milliards de F CFA sur trois ans.

Même si l’agglomération n’est pas encore débarrassée de ses problèmes d’insalubrité et de décharges sauvages, les services de nettoyage et de collecte des déchets se sont déjà améliorés.

L’objectif est que, d’ici à 2023, la capitale économique et l’ensemble du territoire du Grand Nokoué soient dotés d’une filière de collecte, de traitement et de valorisation des déchets 100 % efficace et vertueuse, fondée sur le développement de solutions innovantes à faible empreinte écologique qui devraient aussi, et ce n’est pas négligeable, être créatrices d’emplois.

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