Cameroun : Maurice Kamto, deux ans de solitude

Si aucun autre adversaire du président Biya ne se dit clairement en désaccord avec le chef du MRC, assigné à résidence depuis le 21 septembre, tous gardent leurs distances. Et c’est l’opposition tout entière qui, faute d’union, risque de rester paralysée.

À sa sortie de prison, le 5 octobre 2019, après neuf mois d’incarcération pour « atteinte à la sûreté de l’État ». © AFP

À sa sortie de prison, le 5 octobre 2019, après neuf mois d’incarcération pour « atteinte à la sûreté de l’État ». © AFP

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Publié le 1 novembre 2020 Lecture : 6 minutes.

Maurice Kamto n’est plus sorti de chez lui depuis le 21 septembre. À Yaoundé, son domicile a été encerclé à la veille d’une manifestation qu’il avait organisée pour s’opposer à la tenue des élections régionales du 6 décembre – son parti, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), exige une réforme préalable du code électoral et la résolution de la crise anglophone.

Depuis, des dizaines de policiers et de gendarmes en tenue de combat campent nuit et jour devant sa porte avec pour instruction de l’arrêter s’il vient à en sortir. Ses avocats ont obtenu de s’entretenir avec leur client, contre lequel aucune charge ne pèse officiellement. De cette concertation est née l’idée de déposer une plainte contre l’État pour « voie de fait administrative ». À Yaoundé, la tension a baissé, et la vie a repris son cours. L’homme politique le plus populaire du pays fait face seul à l’appareil sécuritaire camerounais.

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