Algérie : pour Abdelmadjid Tebboune, 2021 commence sous le signe de la morosité

Malgré un climat des affaires morose, l’État table sur une croissance de 3,2 % en 2021.

Vendeur de fruits pendant la crise du Covid-19. Marché couvert de Constantine, Algérie. © Yacine Imadalou/OIT/Licence CC

Vendeur de fruits pendant la crise du Covid-19. Marché couvert de Constantine, Algérie. © Yacine Imadalou/OIT/Licence CC

Publié le 29 janvier 2021 Lecture : 2 minutes.

Crise sanitaire, poursuite des revendications pour un changement de système, sinistrose économique… C’est dans un climat agité qu’aura commencé le mandat d’Abdelmadjid Tebboune, élu en décembre 2019.

Avec l’absention record lors du référendum sur la réforme de la Constitution, le nouveau pouvoir aura fort à faire pour gagner en légitimité et remettre rapidement le pays sur les rails. D’autant que les interrogations ne manquent pas sur la capacité du président à gouverner le pays.

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Les moteurs de l’emploi à la peine

Économiquement, le défi est aussi de taille pour le pays. Les tendances inflationnistes pèsent sur le pouvoir d’achat des ménages. Les secteurs du BTP, des transports et des services, principaux moteurs de l’emploi, peinent à reprendre leur souffle après une année et demie de manifestations populaires, suivies par des mois de blocage dus à la pandémie.

Quant au climat des affaires, il reste morose alors que les responsables de plusieurs grands groupes privés sont poursuivis dans des affaires de corruption. Les appels du pied à la diaspora sont, quant à eux, entravés par la fermeture des frontières.

L’État, à travers son projet de loi de finance, se montre toutefois optimiste. Il table sur une croissance économique de 3,2 % en 2021 et une augmentation du PIB de 4 % entre 2021 et 2023. Quant à la croissance hors hydrocarbures, elle devrait atteindre 2,4 % en 2021, selon les prévisions des autorités.

Mais, sur le plan financier, tous les indicateurs sont dans le rouge. Le pays, dont les exportations de pétrole ont connu une chute de 40 % au début de 2020, reste très dépendant des recettes provenant des hydrocarbures. Le gouvernement estime qu’elles s’élèveront à 23 milliards de dollars en 2021, sur la base d’un baril à 45 dollars.

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Une politique de transferts sociaux maintenue

Reste que les pressions baissières sur les cours de l’or noir sont persistantes à cause de la situation sanitaire et des mesures de reconfinement en vigueur dans plusieurs pays. La baisse de la demande mondiale s’accompagne aussi d’une probable augmentation de l’offre, qui aura des difficultés à être absorbée par le marché, avertit l’Agence internationale de l’énergie.

Malgré les recommandations des instances internationales et la baisse des réserves de changes – divisées par trois en moins de six ans, pour atteindre 53 milliards de dollars à la fin de juin 2020 –, l’État ne compte pas revoir son budget de fonctionnement à la baisse et poursuit sa politique de transferts sociaux afin de limiter les effets des crises sanitaire et économique.

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