Messina et Grimaldi, ces armateurs italiens qui ont reçu l’Afrique en héritage

Toujours propriété de leurs familles fondatrices respectives, ces armateurs génois et napolitain sillonnent les océans depuis des siècles. Et s’en portent toujours bien.

Transport de fret. © Messina

Transport de fret. © Messina

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Publié le 15 janvier 2021 Lecture : 3 minutes.

Entre Messina et l’Afrique, c’est une longue histoire. Spécialisé dans le transport de vins siciliens depuis la fin du XIXe siècle, l’armateur génois a commencé à s’intéresser au continent au milieu des années 1930, en ouvrant une première liaison maritime avec l’Érythrée.

Il a ensuite multiplié les lignes en direction des principaux ports d’Afrique orientale, tout en élargissant sa gamme de services, notamment dans la logistique terrestre. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la compagnie étend ses activités aux pays du Maghreb et d’Afrique de l’Ouest, puis, à partir des années 1970, à l’Afrique du Sud.

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Aujourd’hui encore, la vingtaine de navires mixtes (conteneurs-rouliers) de Messina suit essentiellement les mêmes routes, avec Djibouti comme hub principal entre l’Afrique et le Moyen-Orient. Avec le temps, l’opérateur a multiplié ses activités terrestres, en matière de manutention portuaire au Kenya et au Mozambique, et d’entreposage et de logistique en Tunisie ou au Mali.

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Messina joue la polyvalence

Héritier de son histoire familiale, « Messina tire toujours plus de 70 % de ses revenus de ses connexions avec les ports africains qui accueillent près des deux tiers de ses services maritimes », précise Roberto Bova, responsable Afrique et Moyen-Orient pour l’armateur au pavillon rouge.

Les effets du Covid-19 n’ont pas manqué de se faire sentir, mais les perspectives du continent restent prometteuses, dans la foulée des grands projets d’hydrocarbures ou d’infrastructures sur lesquels ce transporteur très polyvalent cherche à se positionner. Sa très bonne connaissance du continent lui permet d’anticiper ses besoins, comme lorsque la compagnie a démarré ses services entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Sud, pour desservir l’Angola.

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Depuis ses origines en 1947, la compagnie maritime familiale Grimaldi s’est de son côté spécialisée dans les différents trafics rouliers, combinés au transport de conteneurs, de passagers, et plus dernièrement de colis lourds et de fret industriel.

Flotte modernisée pour Grimaldi

En appliquant la même recette, l’armateur napolitain a vite trouvé sa place en Afrique, que sa flotte relie à l’Europe depuis les années 1980. Une trentaine de navires mixtes naviguent aujourd’hui encore entre les deux rives de la Méditerranée, mais également en direction des Amériques et des ports du « range nord-européen ».

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En Afrique, la compagnie compte une dizaine d’agences réparties entre l’Égypte et l’Angola, et opère en tant que manutentionnaire sur les quais d’Alexandrie, de Dakar, de Cotonou, d’Abidjan, de Douala et de Lagos – où la filiale portuaire de Grimaldi, Ports and Terminal Multiservices (PTML), gère le plus important terminal roulier du continent, avec une surface de stockage de 350 000 m².

Malgré un contexte rendu délicat par la pandémie, la société poursuit la modernisation de sa flotte et recevra, à partir de 2023, six navires de nouvelle génération. Elle a déjà pris livraison en novembre dernier de l’Eco Valencia, le plus grand navire roulier en service équipé des dernières technologies en matière de réduction de la consommation de fuel et d’émissions de CO2.

La volonté de « verdir » ses navires, reconnaissables à leur coque orange, figure au rang des priorités de l’armateur. Avec l’expansion de ses implantations et de ses services, maritimes comme terrestres, en Afrique de l’Ouest et en Afrique du Nord, zones d’activités traditionnelles de Grimaldi sur le continent, où la compagnie s’est imposée au fil du temps comme le principal transporteur de véhicules d’occasion sur la route Nord-Sud.

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