Sénégal : Ousmane Sonko, le dernier opposant à Macky Sall ?

Alors que dans le camp de Macky Sall, certains ne font pas mystère de leur désir d’engloutir l’opposition tout entière, Ousmane Sonko assume de porter seul – ou presque – la contestation. Quitte à être la première cible du pouvoir.

Macky Sall et Ousmane Sonko. © Montage JA – JOHN WESSELS / AFP-Clément Tardif pour JA

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Publié le 4 janvier 2021 Lecture : 4 minutes.

Il n’y a pas si longtemps, il n’était encore que cet inspecteur des impôts turbulent, qui s’était fait connaître en accusant le chef de l’État de « corruption » et de « viol de la Constitution et du code pétrolier ». C’était en 2016 et la sanction n’avait pas tardé à tomber : Ousmane Sonko était radié de la fonction publique par décret présidentiel pour « manquement au devoir de réserve ».

Depuis, il a fait du chemin. Après avoir été élu député en 2017 et remporté 16 % des suffrages lors de la présidentielle de 2019, il est de fait devenu, à tout juste 46 ans, l’un des principaux opposants au président. Voire l’un des derniers.

Son propre parti, le Pastef, pourrait-il s’en trouver menacé ? Le 2 janvier, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, faisait savoir par voie de communiqué que la formation s’exposait « à la dissolution », comme « tout parti politique qui reçoit des subsides de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal ».

En cause : une campagne de levée de fonds internationale lancée le même jour par Pastef. Elle aurait déjà permis de récolter plus de 125 millions de F CFA et 80 millions de promesses de dons, et les Sénégalais de la diaspora y ont largement contribué. « Les partis politiques ne peuvent bénéficier d’autres ressources que celles provenant des cotisations, dons et legs de leurs adhérents et sympathisants nationaux, et des bénéfices réalisés à l’occasion des manifestations », rappelle pourtant le ministre.

Les équipes d’Ousmane Sonko dénoncent une « manœuvre d’intimidation » : « La cotisation de nos militants est notre seul mode de financement depuis la création du parti, précise le chargé de communication de Pastef, El Malick Ndiaye. Mais le succès de cette campagne a fait peur aux autorités. »

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