Rwanda – « Au FPR, il y a des désaccords mais pas de contestation interne »

Frederick Golooba-Mutebi est chercheur indépendant et éditorialiste à l’hebdomadaire The East African. Il a répondu aux questions de Jeune Afrique sur le Front patriotique rwandais (parti au pouvoir).

Des militant du FPR lors d’un meeting en septembre 2013 à Kigali. © Tony Karumba / AFP

Des militant du FPR lors d’un meeting en septembre 2013 à Kigali. © Tony Karumba / AFP

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Publié le 9 juillet 2015 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : Comment Paul Kagamé s’est-il imposé à la tête du FPR, en 1990 ?

Frederick Golooba-Mutebi : Tant que son prédécesseur, Fred Rwigema, était aux commandes, Kagamé n’apparaissait pas comme un leader possible du mouvement. Rwigema était charismatique, populaire, et personne ne pensait qu’il pourrait être remplacé. Mais en 1990, de graves erreurs ont été commises, qui ont d’ailleurs entraîné la mort de Rwigema, et l’organisation s’est très vite désintégrée. À son retour, Kagamé n’a trouvé qu’une bande de combattants errant sans but. En dépit de son jeune âge, il a réussi à s’imposer et a eu un impact énorme : il a totalement restructuré le parti et sa stratégie, pour lui permettre de vaincre. En interne, tout le monde lui reconnaît ce mérite. Cela a fait de lui un chef incontesté.

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Quels sont les membres les plus influents du FPR aujourd’hui ?

Le parti a une culture particulière qui décourage quiconque de se prévaloir de succès individuels. Cela dit, certains membres peuvent avoir une autorité morale : Kagamé lui-même, le sénateur Tito Rutaremara, ou encore le secrétaire général, François Ngarambe, par exemple.

Est-ce un lieu de débat où l’on entend différentes opinions s’exprimer ?

Les opinions divergentes peuvent se faire entendre, pourvu qu’elles s’expriment en interne et en y mettant les formes. Il y a donc des désaccords, mais le FPR prend le temps qu’il faut pour trouver un consensus. Si les désaccords persistent, la minorité doit s’incliner et ne peut plus contester la décision de la majorité.

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Y a-til eu un débat sur l’opportunité de changer la Constitution pour permettre à Paul Kagamé de se représenter en 2017 ?

Je n’appellerais pas cela un débat : il n’y a pas eu un groupe pour et l’autre contre. Mais il y a eu des discussions et des consultations internes. Celles-ci ont sans doute permis d’harmoniser les positions les plus tranchées. Le FPR sait très bien faire tout cela discrètement.

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