Maroc : quand le tourisme sort des sentiers battus

Vivre parmi les habitants, participer à leurs activités quotidiennes, c’est possible, et même furieusement à la mode. Zoom sur ce tourisme « solidaire », qui contribue à endiguer l’exode rural.

Dans le Rif, hors des sentiers battus. © Vincent Fournier pour J.A.

Dans le Rif, hors des sentiers battus. © Vincent Fournier pour J.A.

Publié le 5 août 2015 Lecture : 2 minutes.

Le FEC participe au Plan de développement du Grand Casa (PDGC). © Guillaume Mollé pour J.A.
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Le Maroc à l’heure locale

Les villes s’aménagent, les services s’améliorent, le quotidien des habitants aussi, y compris en milieu rural. Le pays a-t-il trouvé la clé du développement solidaire ? Réponse au fil des territoires du royaume, à quelques semaines des élections communales, provinciales et régionales prévues le 4 septembre.

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Le développement durable suivi ces dernières années par le Maroc s’applique aussi au secteur du tourisme. Sans pour autant tourner le dos aux stations balnéaires, aux centres de vacances géants et à la culture du all inclusive proposé par les tour-opérateurs, le royaume mise désormais sur un tourisme dit « solidaire » ou « responsable », où la valeur ajoutée profite davantage aux populations locales qu’aux industriels.

Ce nouveau créneau fait partie intégrante du programme Vision 2020 du gouvernement, qui a pour ambition d’accueillir 18 millions de touristes par an, contre un peu plus de 10 millions aujourd’hui.

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Hors des circuits habituels tels que les luxueuses suites de Marrakech, les golfs d’Agadir, les spas et piscines chauffées de Casa, Rabat ou Tanger, le tourisme solidaire propose des itinéraires différents et des séjours plus proches de la population, voire chez l’habitant. Ce principe est devenu le cœur de métier de nouvelles agences de voyages, comme Voyageurs solidaires, Croq’ Nature ou Taddart, créées pour répondre à une demande croissante.

L’idée est de permettre aux touristes d’entrer en contact avec les habitants en séjournant chez eux ou en bivouac.

Elle émane notamment des Européens (en particulier des Français, des Britanniques et des Allemands), mais aussi des Marocains, de plus en plus séduits par cette manière de voyager.

Main à la pâte

« Nous proposons des circuits dans les communes de Tafrant dans le Rif, de Ain Leuh dans le Moyen-Atlas ou à Merzouga dans le Tafilalet, etc., explique un voyagiste. L’idée est de permettre aux touristes d’entrer en contact avec les habitants en séjournant chez eux ou en bivouac, de participer à des ateliers de poterie, de cuisine ou d’apiculture. Ils peuvent également faire des randonnées avec des guides exclusivement locaux. Parfois, c’est aussi l’occasion pour ceux qui le souhaitent de mettre la main à la pâte en participant à l’oléiculture ou à la fabrication de tapis. »

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Ce tourisme d’un nouveau genre permet, d’une part, de faire découvrir ou redécouvrir aux visiteurs la vraie culture locale, les produits du terroir, l’artisanat, les savoir-faire ancestraux, et, d’autre part, de fournir des revenus aux habitants de l’Atlas, qui leur permettront peut-être de rester dans leur région d’origine plutôt que de se résoudre à l’exode rural.

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