Blé : « À cause d’El Niño, le prix devrait remonter »
Dans cette analyse, Renaud de Kerpoisson, président d’Offre et Demande agricole, revient pour « Jeune Afrique » sur les perspectives du marché du blé.
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Renaud de Kerpoisson
Renaud de Kerpoisson est président d’Offre & Demande agricole.
Publié le 20 octobre 2015 Lecture : 1 minute.
Le bas niveau des prix du blé tendre est une bonne nouvelle pour les pays africains. Alors que la campagne s’achève dans l’hémisphère Nord, les disponibilités sont fortes en Europe, aux États-Unis et en Russie, ce qui évite toute pression à la hausse sur les prix.
La tonne de blé affiche 179 euros pour l’échéance de décembre à la Bourse Euronext, mais le blé sur le marché physique s’échange à un prix encore inférieur (12 euros de moins) en France, 5e producteur mondial, en raison de problèmes de stockage. Mais une fois ceux-ci résolus et la récolte rentrée, cette décote ne devrait pas perdurer.
Températures
En revanche, la récolte de blé argentin – apprécié en Afrique – s’annonce moins bonne que prévu. Des températures très froides et de fortes pluies l’altèrent, un phénomène lié à El Niño.
Il y a encore quinze jours, on s’attendait à une baisse de 600 000 tonnes de la production, mais celle-ci pourrait atteindre 1 million de tonnes. Il n’y aura donc sans doute pas de blé argentin en Afrique cette année, ni de blés américains, qui ne sont pas compétitifs en raison d’une parité euro-dollar défavorable.
El Niño pourrait aussi toucher l’Australie, grand exportateur, ce qui pèserait sur le marché. Il faut rester prudent, mais les prix pourraient augmenter de 10 % à 15 % d’ici à la fin de la campagne, au mois de juin.
Exportations françaises
Dans les années à venir, les principaux importateurs resteront les pays d’Afrique du Nord (Maroc, Algérie et Égypte), même s’ils développent leur production – le Maroc est passé cette année de ses 5 millions de tonnes habituelles à un record de 8 millions de tonnes, grâce à de bonnes conditions climatiques. En Afrique subsaharienne, les exportations françaises devraient atteindre 2,4 millions de tonnes, contre 2,1 millions en 2014. Et ces chiffres devraient exploser dans les prochaines années. Nous prévoyons un fort développement des exportations vers ces pays.
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