Côte d’Ivoire : le procès de Laurent Gbagbo vu d’Abidjan

Le procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, l’ancien leader des Jeunes Patriotes, devant la CPI offrira-t-il enfin à la Côte d’Ivoire ce moment de catharsis collective dont elle a tant besoin ?

Abidjanais regardant l’ouverture du procès Gbagbo en direct, le 28 janvier. © KAMBOU SIA/AFP

Abidjanais regardant l’ouverture du procès Gbagbo en direct, le 28 janvier. © KAMBOU SIA/AFP

Publié le 12 février 2016 Lecture : 1 minute.

La « photo de famille » du 26e sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba le 30 janvier 2016. © AFP/Tony Karumba
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UA – CPI : au bord du divorce

Justice du deux poids-deux mesures, néocolonialisme … Les griefs de l’Union africaine à l’encontre de la Cour pénale internationale sont anciens et récurrents. Lors de son 26è sommet, l’organisation continentale a brandi la menace d’un retrait collectif. Énième gesticulation, ou dernier avertissement ?

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Pour l’heure, rares sont les observateurs qui se risquent à le parier. Car, si à Abidjan le procès est très suivi – sur internet et sur la chaîne panafricaine Africa24, la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI), la télévision publique, ne le diffusant pas -, il est aussi très commenté… Dans les foyers, les maquis, au bureau ou sur les réseaux sociaux, on suit de très près les interventions des prévenus et de leurs avocats. Sur les téléphones portables, les alertes médias se multiplient, les journaux faisant leurs manchettes des phrases chocs du jour.

Depuis le 28 janvier, c’est tout un pays qui semble se replonger dans les souvenirs d’une crise postélectorale (2010-2011) encore très présente dans les esprits. « Pour l’instant, ce procès n’est pas un catalyseur de la réconciliation nationale, explique Me Yacouba Doumbia, le président du Mouvement ivoirien pour les droits de l’homme. Parce qu’aujourd’hui les protagonistes des deux camps ne sont pas jugés devant la Cour ; que, sans surprise, les accusés adoptent des positions très tranchées et parce que la population n’a pas été suffisamment sensibilisée aux enjeux de ce procès. Les attentes sont aussi diverses que démesurées. »

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Militants du RDR inquiets

Du côté des militants du Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel), on s’inquiète de la longueur de ce procès (il devrait durer deux à trois ans au moins), au cours duquel les ennemis d’hier pourront largement s’exprimer et capter l’attention médiatique. Ils pourront d’ailleurs compter sur leurs partisans, déjà très actifs – ils sont près de 1 200 à avoir fait le déplacement à La Haye le jour de l’ouverture du procès -, qui ont promis de diversifier leurs actions, sur les réseaux sociaux ou lors de conférences, afin de mieux faire connaître leur version des faits.

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