Dopage : le Maroc mis à l’épreuve par la fédération internationale d’athlétisme

Le royaume se montre-t-il trop laxiste avec ses sportifs ? La Fédération internationale d’athlétisme exige qu’il intensifie ses contrôles antidopage avant la fin de l’année.

Vingt Marocains sont actuellement exclus des compétitions. © PETROS GIANNAKOURIS/AP/SIPA

Vingt Marocains sont actuellement exclus des compétitions. © PETROS GIANNAKOURIS/AP/SIPA

Publié le 1 avril 2016 Lecture : 2 minutes.

Scandale dans le monde du sport marocain ! Le 11 mars, à la sortie d’une réunion de son conseil, la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) a vivement critiqué le programme antidopage du royaume – ainsi que ceux de l’Éthiopie, du Kenya, de l’Ukraine et de la Biélorussie – et a décidé de mettre en place un plan d’action pour contrôler sa conformité avec les normes internationales. Il a aussi été demandé à Rabat de désigner un coordinateur antidopage et d’établir dans l’urgence un programme national de tests.

Les chiffres du dopage au Maroc

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Qu’en est-il réellement du dopage au Maroc ? Un rapport de 2015 produit par une commission indépendante pour l’Agence mondiale antidopage (AMA) fait état de 83 athlètes testés positifs, dont 5 d’origine marocaine, positionnant le royaume à la 6e place (ex aequo avec l’Italie) parmi 21 pays épinglés. Le site de l’IAAF révèle quant à lui que 20 athlètes marocains sont actuellement sanctionnés pour dopage et, de fait, inéligibles aux compétitions pour des périodes allant de deux à huit ans.

Des chiffres qu’Aziz Daouda, directeur technique de la Confédération africaine d’athlétisme, ne juge pas alarmants. « Nous avons eu une cinquantaine d’athlètes dopés sur les dix dernières années, c’est peu si l’on se base sur les statistiques mondiales. Et tous ont été sanctionnés », rétorque l’ancien directeur technique national de la Fédération royale marocaine d’athlétisme.

Le royaume doit s’aligner sur les pratiques internationales.

Mais pour Mohamed Majidi, président de l’organisation régionale antidopage d’Afrique du Nord (hors Égypte), membre de l’AMA et basée à Rabat, le Maroc peut mieux faire : « Le programme de la Fédération royale ne prévoit que des contrôles urinaires [80 en 2015], et seulement en compétition. Or l’IAAF réclame plus de contrôles [120 par an], y compris sanguins et réalisés toute l’année. » Autrement dit, le royaume doit s’aligner sur les pratiques internationales.

Du côté de l’IAAF, on se refuse à tout commentaire, mais le ton a été donné par son président, Sebastian Coe : « Aucune sanction n’a été imposée, mais des recommandations claires ont été émises à l’encontre de cinq pays, de façon à ce qu’ils comprennent clairement les actions qu’ils doivent entreprendre. » Une notification qui montre la volonté de l’IAAF de ne pas céder sur la question après l’affaire dite des « scandales russes », qui a mis en lumière l’année dernière l’existence d’un dopage organisé, débouchant sur la suspension de Moscou de toutes les épreuves d’athlétisme, y compris les Jeux olympiques de Rio en août 2016. Une sanction qui n’est pas à l’ordre du jour pour le Maroc. Il a jusqu’à la fin de l’année pour se conformer aux règles de l’IAAF.

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