Saïd Mouline : « Le secteur privé est un rouage essentiel de la COP22 »

Le parcours de Saïd Mouline est emblématique du chemin accompli par le Maroc en matière de protection de l’environnement ces dernières années.

Place Jemaa el-Fna à Marrakech, au Maroc. © Pierre Metivier/Flickr

Place Jemaa el-Fna à Marrakech, au Maroc. © Pierre Metivier/Flickr

fahhd iraqi

Publié le 8 novembre 2016 Lecture : 2 minutes.

La place Jemaa-el-Fna et la mosquée de la Koutoubia, au coeur de la médina, près de laquelle se tiendra la conférence. © Studd/RHPL/Andia
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Cop 22 : quand le Maroc passe au vert

À Marrakech, le sommet sur le climat devrait être celui de l’Afrique, première victime du réchauffement de la planète. Engagé dans la transition énergétique, le royaume entend montrer la voie aux autres pays du continent.

Sommaire

En 1992, cet ingénieur formé en France et aux États-Unis occupe le poste de directeur scientifique et technique du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER). Après un détour par le secteur privé, où il pilote les programmes environnementaux de grands groupes, il revient dans l’établissement public comme directeur général en 2009.

Lors de la dernière réforme institutionnelle, le Centre devient l’Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (Aderee). Maîtrisant le fonctionnement des administrations autant que les contraintes des entreprises, Saïd Mouline était la personne idéale pour diriger le pôle partenariat public-privé (PPP) au sein du comité de pilotage de la COP.

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Jeune Afrique : Quel rôle joue le secteur privé lors de cette conférence ?

Saïd Mouline : Le secteur privé est de plus en plus mis en avant lors des COP, réservées jusqu’à récemment aux négociations entre États. Il participe d’abord au financement de l’événement : pour l’organisation, à Marrakech, nous prévoyons d’atteindre les 200 millions de dirhams [plus de 18 millions d’euros] de contributions financières privées. Nous comptons 25 partenaires officiels qui financent la COP directement ou indirectement et plus de 120 entreprises qui louent des stands dans l’espace innovation.

Mais, au-delà de cet apport, le secteur privé est un rouage essentiel pour concrétiser l’accord de Paris. C’est grâce à des partenariats entre les secteurs public et privé que nous finançons des projets ou que nous faisons avancer la recherche et le développement. D’où la mise en place d’un PPP au sein du comité de pilotage de la COP22.

Cette formule de PPP fonctionne-t‑elle bien au Maroc ?

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En la matière, le royaume est un modèle qui peut inspirer tous les pays du Sud. Il n’y a qu’à voir ce que nous avons pu réaliser dans le cadre du plan solaire ou du programme éolien ! Des expériences novatrices ont également été menées, confirmant l’efficacité de ce PPP.

La contribution, par les golfs de la ville, au financement d’une station d’épuration des eaux usées à Marrakech en est un bon exemple. Ce n’est pas le fruit du hasard, mais celui de la politique volontariste, menée depuis plusieurs années et appuyée par la lettre royale de 2009, consacrée aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique.

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Comment inciter le secteur privé à investir davantage dans les énergies renouvelables et dans l’efficacité énergétique ?

À travers le PPP, nous essayons de cibler les projets qui répondent à des besoins spécifiques. Mais, au-delà, des mécanismes de financement se mettent en place. À titre d’exemple, il faut citer le Morocco Sustainable Energy Financing Facilities [MorSEFF], une ligne de crédit de 80 millions d’euros qui permet de financer les investissements en matière d’efficacité énergétique. À cela s’ajoutent les initiatives d’autres établissements financiers qui ont créé des fonds spécifiques pour l’environnement.

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