À quelles conditions l’agriculture algérienne pourrait-elle décoller ?

Modernisation, mécanisation, restructuration des terres cultivables… Le développement de l’agro-industrie doit être une priorité pour l’Algérie. Objectif : parvenir à la sécurité alimentaire.

En Algérie, l’agriculture représente 12% du PIB algérien. © Magharebia/CC/Flickr

En Algérie, l’agriculture représente 12% du PIB algérien. © Magharebia/CC/Flickr

ProfilAuteur_LaurentDeSaintPerier

Publié le 13 juin 2017 Lecture : 2 minutes.

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Réinventer l’Algérie

Tarissement de la manne pétrolière, crise financière, désenchantement, lourdeurs administratives… La liste des difficultés qui empêchent le pays d’exploiter tout son potentiel est longue. Pourtant, les idées ne manquent pas. Tour d’horizon de ces solutions qui pourraient le faire redécoller.

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Dans le pays qui a vu naître la clémentine, Slim Othmani, le patron de Rouiba, leader national des jus de fruits, reconnaît importer la plupart de ses intrants. La priorité accordée à l’industrialisation après l’indépendance puis les facilités apportées par la manne pétrolière ont fait de l’agriculture le parent pauvre de l’économie, bien qu’elle représente 12 % du PIB et emploie 21 % de la population active.

Le développement de l’agro-industrie peut impulser une nouvelle dynamique agricole

En 2016, 17,6 % des importations concernaient des produits alimentaires, pour une facture de 8,2 milliards de dollars, qui représente près de la moitié du déficit de la balance commerciale. Le potentiel est pourtant considérable, la surface agricole exploitée ne couvre que le cinquième de la surface agricole totale. « Nous recourons peu au marché national, concède Slim Othmani, mais nous sommes demandeurs, comme tous les acteurs de l’industrie agroalimentaire, qui ont plus intérêt à s’approvisionner localement qu’à importer. Le développement de l’agro-industrie peut impulser une nouvelle dynamique agricole. »

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Quelques réussites exemplaires

Les réussites exemplaires ne manquent pas, comme celle d’Abdelmalek Sahraoui qui a fait de quelques arpents hérités dans les années 1990 l’une des plus grandes firmes agroalimentaires du pays, Promo Invest. En 2015, le groupe a acquis 26 000 ha dans la région aride de Timimoun pour faire fructifier le désert grâce aux dernières technologies d’irrigation et de gestion.

Dans la région de Biskra, l’administration locale a impulsé la dynamique en fournissant dans les années 1980 une vingtaine de serres à des agriculteurs. Trois décennies plus tard, elles couvrent 130 000 ha de maraîchage.

Regrouper les parcelles agricoles

Mais, si le Plan national de développement agricole (PNDA) mis en place en 2000 a porté des fruits, la route vers la sécurité alimentaire est encore longue. Les infrastructures d’irrigation, de transport, de stockage et de première transformation doivent être modernisées. La main-d’œuvre fait aussi défaut et l’avenir de la filière se situe dans sa mécanisation. Mais la libéralisation qui a suivi l’ère des collectivisations a favorisé la multiplication des petites exploitations pour lesquelles de tels investissements sont trop lourds.

La clarification du cadastre est essentielle au développement de la filière

Le remembrement des terres agricoles en parcelles plus importantes permettrait de les amortir tout en adaptant les exploitations aux exigences du marché. « L’atomisation des terres a entraîné leur détournement en terrain constructibles et en objets de spéculation qui constituent, selon moi, la deuxième rente économique après le pétrole, affirme Slim Othmani. La clarification du cadastre est essentielle au développement de la filière. »

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