Santé des présidents : Abdelaziz Bouteflika, huis clos à Zeralda

Certains courent, d’autres nagent, tous ou presque font des visites médicales régulières. Mais quels que soient leur âge et leur forme, les présidents africains répugnent à dévoiler leur état de santé. Jeune Afrique vous propose un check up continental de ceux qui nous gouvernent.

Le président Abdelaziz Bouteflika à Alger le 4 mai 2017. © RYAD KRAMDI/AFP

Le président Abdelaziz Bouteflika à Alger le 4 mai 2017. © RYAD KRAMDI/AFP

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Publié le 29 août 2017 Lecture : 2 minutes.

Les citoyens ont-ils droit à la vérité quand il s’agit de la santé de leur président ? Ou celle-ci relève-t‑elle de la vie privée ? © Wikimedia Commons
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Quel est l’état de santé de nos chefs d’État ?

Les citoyens ont-ils droit à la vérité quand il s’agit de la santé de leur président ? Ou celle-ci relève-t‑elle de la vie privée ? Personne n’a tranché, encore moins les intéressés, alors que les interrogations sont nombreuses quant à l’aptitude de certains d’entre eux à présider aux destinées de leur pays. Un dossier signé Georges Dougueli, Vincent Duhem, Madjiasra Nako, Fahd Iraqi, André Silver Konan, Mathieu Olivier, Michael Pauron et Benjamin Roger.

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Les trois plans larges successifs permettent à peine de distinguer le chef de l’État, assis au bout de l’immense table ronde. Pour ce premier Conseil des ministres de l’année, qui n’a eu lieu qu’en juin, aucun plan serré d’Abdelaziz Bouteflika n’a cette fois été autorisé. Le commentateur lit les mots que le président algérien, 80 ans, aurait adressés à ses ministres.

La dernière communication officielle sur la santé du dirigeant, en avril 2013, indiquait qu’il avait fait un « accident ischémique transitoire sans séquelles »

La dernière communication officielle sur la santé du dirigeant date d’avril 2013. Lapidaire, le document indiquait qu’il avait fait un « accident ischémique transitoire sans séquelles ». Ce qui, à en croire les autorités, « n’occasionnait aucune inquiétude ». Il venait d’être admis à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris pour, en réalité, un accident vasculaire cérébral.

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Depuis, seules de rares apparitions, minutieusement mises en scène, montrent un homme en fauteuil roulant dont la santé ne s’est visiblement pas améliorée. Presque aphone, il utilise un discret micro qui amplifie sa voix.

La résidence présidentielle de Zeralda a été transformée en un véritable bunker médicalisé

Le sujet constitue le secret le mieux gardé d’Algérie. La vie du dirigeant se déroule à huis clos, dans la résidence présidentielle de Zeralda, transformée en un véritable bunker médicalisé. Il lui arrive encore de se rendre en Suisse ou en France pour un check-up. En particulier à la clinique d’Alembert, à Grenoble, où officie désormais son cardiologue Jacques Monségu, depuis la fermeture du Val-de-Grâce.

Au fil des ans, son entourage s’est mué en cénacle opaque. Outre ses médecins, dont le professeur Messaoud Zitouni (spécialiste en oncologie et médecin traitant du président depuis son ulcère hémorragique de novembre 2005), seuls sa sœur, Zhor, et ses deux frères, Nasser et Saïd, accèdent aujourd’hui à sa chambre.

La première assume les fonctions d’intendante, de cuisinière et d’aide-soignante ; le deuxième demeure son conseiller de l’ombre et le dernier sert désormais d’interface incontournable entre le président et le gouvernement.

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Le silence qui entoure la santé du dirigeant et la place centrale qu’occupe aujourd’hui son frère Saïd ne font qu’accentuer les rumeurs sur la capacité d’Abdelaziz Bouteflika à conduire les affaires de l’État.

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