Algérie : Ould Kaddour, de la prison à la tête de Sonatrach

«J’ai un CV lourd », aime à plaisanter Ould Kaddour. Alors qu’il présente un parcours sans tache, sa vie bascule dans l’étrange, l’absurde et le glauque un certain lundi 26 novembre 2007, au tribunal militaire de Blida.

L’ex-patron de la Sonatrach en Algérie, Ould Kaddour (au centre), le 23 décembre 2017. © SIPA PRESS

L’ex-patron de la Sonatrach en Algérie, Ould Kaddour (au centre), le 23 décembre 2017. © SIPA PRESS

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Publié le 15 janvier 2018 Lecture : 1 minute.

Ould Kaddour, qui dirigeait encore BRC, est jugé ce jour-là pour espionnage. La justice militaire lui reprochait d’avoir été en possession de la transcription d’une conversation secrète enregistrée par le DRS (les services secrets, dissous en 2016). « Un petit bout de papier trouvé chez moi, plaide-t-il devant ses amis. Évidemment, une grosse cabale montée par des officines pour me liquider. » Des personnalités influentes auraient jugé sa gouvernance trop rigide, selon l’intéressé.

Poursuivi pour « divulgation d’un document classé secret-défense », Ould Kaddour écope de trente mois de prison ferme. Le procès est plié en deux heures. Sorti du tribunal, le condamné est jeté au trou dans la prison militaire de Blida. Il y reste quinze jours. « J’étais content d’une seule chose, raconte-t-il à l’un de ses proches. Que ma mère soit morte six mois avant mon emprisonnement. Elle n’aurait pas supporté de voir son fils en taule. »

Je suis sorti sans le moindre papier

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En prison, le temps est lent, très lent. Pour l’occuper, le prisonnier lit. Pas moins de 600 livres. Entre les rares visites de ses proches, il fait rouvrir une ancienne école installée dans l’enceinte de la prison pour y donner des cours de français aux soldats qui purgent des peines.

Vingt mois après son incarcération, on décide de le remettre en liberté grâce à l’intervention d’une proche auprès du président Bouteflika. Quand on lui annonce son élargissement sans explication, Ould Kaddour refuse de quitter la prison. Il souhaite être rejugé. Sa famille fait pression sur lui. « Je suis sorti sans le moindre papier », raconte-t-il.

Quelques semaines après, il s’installe à Dubaï pour refaire sa vie comme consultant. C’est là que l’entourage du président part le chercher au début de 2017. Malgré les objections de son épouse, les doutes et les appréhensions, il finit par accepter le poste de PDG.

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