RDC : le sursaut républicain de l’historien Isidore Ndaywel è Nziem

Très consulté par le gouvernement dans un passé récent, cet historien congolais a cosigné l’appel à la marche du 31 décembre 2017 contre le régime.

Isidore Ndaywel è Nziem lors de la visite inaugurale du village francophone du 14e sommet de la Francophonie, le 9 octobre 2012 à Kinshasa. © Junior Didi Kannah/AFP

Isidore Ndaywel è Nziem lors de la visite inaugurale du village francophone du 14e sommet de la Francophonie, le 9 octobre 2012 à Kinshasa. © Junior Didi Kannah/AFP

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Publié le 10 janvier 2018 Lecture : 1 minute.

Son durcissement de ton a surpris le pouvoir à Kinshasa. Dans le microcosme politico-intellectuel congolais, Isidore Ndaywel è Nziem, bientôt 74 ans, avait la réputation d’être modéré. « En tout cas, ce n’est pas de lui qu’on pouvait attendre un tel engagement contre le régime », confirme un député.

Cet historien figure pourtant bien parmi les cinq leaders du Comité laïque de coordination (CLC) qui a appelé à la marche des chrétiens du 31 décembre 2017. Ces manifestations anti-Kabila ont été violemment réprimées dans des paroisses de la capitale où elles devaient démarrer, faisant au moins cinq morts, selon l’ONU.

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Dans un passé récent, cet essayiste chevronné était très consulté par le gouvernement. En 2010, l’enseignant universitaire a participé aux préparatifs des festivités des 50 ans de l’indépendance du pays.

Il avait ensuite pris la tête du comité national d’organisation du 14e sommet de la Francophonie, qui s’était tenu à Kinshasa en 2012. Jaynet Kabila, l’influente sœur jumelle du chef de l’État, en chapeautait alors une « commission parlementaire de supervision ».

Son interlocuteur principal n’était autre que Ndaywel. « Ce n’est pas une raison pour que je sois l’otage du système », se défend ce dernier. « Son déclic n’est pas justifié par une quelconque ambition personnelle, c’est un ras-le-bol républicain », complète le député de Patrick Muyaya, membre de la coalition au pouvoir.

Impasse politique

Pour Ndaywel, tout est parti du message des évêques catholiques du 23 juin 2017. Ce jour-là, face à l’impasse politique, le clergé exhorte les Congolais à « prendre [leur] destin en main ». En novembre, après avoir « mûri la question », Ndaywel constitue, avec sept autres intellectuels, le CLC.

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Objectif : obtenir l’application des mesures de décrispation politique prévues dans l’accord de la Saint-Sylvestre. La structure est aussitôt reconnue par le cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa, réputé hostile à Kabila.

Mais, comme Kinshasa ne fléchit pas, Ndaywel et son groupe ne comptent pas s’arrêter là.

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