Grand format Bénin : une seconde vie pour la Pendjari

Géré par l’ONG African Parks depuis mai 2017, le parc national bénéficie d’un programme de réhabilitation, de sécurisation et de recherche et développement… Forcément durable.

Un inventaire de la faune et de la flore est en cours © Jorge Serpa

Un inventaire de la faune et de la flore est en cours © Jorge Serpa

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Publié le 2 février 2018 Lecture : 3 minutes.

Dans le quartier commercial de Ganhi à Cotonou, au Bénin, en février 2016. © Gwenn Dubourthoumieu pour Jeune Afrique
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Grand Format – Vers un autre Bénin ?

Vie politique, économie, société,… Ce qui a changé depuis l’élection de Patrice Talon, en 2016. Ce qui va changer en 2018. Et ce qu’en pensent les Béninois.

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Dans quelques mois, le Parc national de la Pendjari, dans le nord-ouest du pays, ne ressemblera plus à ce qu’il était il y a encore un an. Depuis que l’État en a confié la gestion à African Parks, en mai 2017, la grande réserve de biosphère de la Pendjari dévoile peu à peu son nouveau visage. Le gouvernement a passé un contrat d’affermage avec l’ONG internationale en vue de réhabiliter et d’enrichir ce sanctuaire qui, sur 5 000 km2, abrite l’un des plus grands écosystèmes de savanes protégées d’Afrique de l’Ouest. Coût du contrat : 15,6 milliards de F CFA (23,8 millions d’euros) dont 3,6 milliards pris en charge par l’État béninois et 12 milliards par différents bailleurs de fonds.

Le projet, qui va s’étendre sur dix ans, tourne autour de quatre actions stratégiques : développement des infrastructures, sécurité, conservation de la biodiversité et recherche scientifique. Pour ce faire, le gouvernement prévoit de réhabiliter l’axe routier Tanguiéta-Sampéto, qui dessert la zone, et mise sur le développement des infrastructures hôtelières, dont la gestion a également été confiée à African Parks. Autre investissement prévu : la construction de trois terrains d’aviation.

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Attirer, enseigner, surveiller

Tous ces travaux devraient permettre la création de 400 emplois et attirer à terme 9 000 touristes par an, contre 6 500 actuellement. Le gouvernement veut aussi améliorer les conditions de vie des 50 000 habitants installés dans les 24 villages situés à l’intérieur du parc et cible prioritaire de la campagne de sensibilisation contre le braconnage.

« Nous avons emmené des élèves d’écoles locales au parc de Pendjari afin de leur enseigner le patrimoine national de leur pays et la protection de la faune, assure Peter Fearnhead, directeur général d’African Parks. C’est une approche durable, essentielle pour le futur du site. »

Le gouvernement a créé, en août 2017, une brigade spéciale composée de rangers et d’opérateurs radio chargée de la sécurité. Elle sera progressivement dotée d’un système de communication et de géolocalisation ainsi que d’avions ultralégers pour soutenir les opérations antibraconnage au sol.

Un inventaire de la faune et de la flore est en cours, et certaines espèces emblématiques telles que les éléphants, les guépards et les lions bénéficieront d’un suivi télémétrique. La collaboration sur site entre chercheurs béninois et certains organismes et programmes internationaux est également à l’ordre du jour.

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Ce lifting du parc national de la Pendjari est un projet auquel le président Talon tient beaucoup : il l’a inscrit en tête des 45 projets phares du Programme d’action du gouvernement (PAG) 2016-2021.

Un fonds spécial voyage

En amont et à sa façon, la Banque mondiale soutient la future Cité internationale de l’innovation et du savoir (Ciis), Sèmè City, avec un Challenge Fund pour la conception et le lancement à grande échelle de solutions et de services innovants, réels ou dématérialisés, liés à l’essor du tourisme au Bénin : visite virtuelle et immersive, plantation d’arbres géolocalisés, construction durable pour éco-séjour original, réseau social pour voyageurs souhaitant partager leurs expériences sur la culture vaudoue…

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D’un montant global de 3 millions de dollars, le fonds financera cinq projets à hauteur de 500 000 dollars au maximum chacun. Le dépôt des dossiers de candidatures étant bouclé (4 décembre-20 janvier), les noms des entreprises, ONG ou porteurs de projets lauréats seront révélés lors du forum « Innover, entreprendre, mobiliser » les 29 et 30 mars à Cotonou, de façon que l’incubation des projets démarre dès le mois d’avril à Sèmè City.

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