Rwanda : dans un livre à paraître, un ancien officier français brise l’omerta sur l’opération Turquoise

Dans « Rwanda, la fin du silence », qui sortira en librairies le 16 mars, l’ex-officier Guillaume Ancel relate en détails plusieurs pans obscurs de l’opération Turquoise, en 1994, et les menaces reçues pour l’inciter à respecter la « loi du silence ».

Guillaume Ancel, 10 avril 2016. © Jean Saibienpeu /CC/wikipédia

Guillaume Ancel, 10 avril 2016. © Jean Saibienpeu /CC/wikipédia

Publié le 7 mars 2018 Lecture : 1 minute.

Des soldats français de l’opération Turquoise, en 1994 sur l’aéroport de Bukavu au Zaïre (actuelle RDC), juste avant leur départ pour la France. © Reuters (Archives)
Issu du dossier

Génocide au Rwanda : Bisesero, le massacre qui embarrasse l’armée française

Alors que la justice française entend clore par un non-lieu son instruction sur Bisesero, l’un des épisodes les plus controversés de l’opération Turquoise au Rwanda en 1994, les parties civiles dénoncent le « naufrage judiciaire » que représenterait un enterrement de cette affaire dans laquelle des militaires français sont soupçonnés de complicité de génocide.

Sommaire

Si Guillaume Ancel n’est pas le premier ex-officier français à avoir consacré un livre à son expérience au Rwanda durant l’opération Turquoise, en 1994, il est en revanche le seul à ce jour à y dénoncer « les errements » de cette intervention militaire controversée.

Dans Rwanda, la fin du silence, à paraître le 16 mars aux éditions Les Belles Lettres, cet ancien lieutenant-colonel revient en détail sur le déroulement de sa mission (25 juin-5 août 1994). « Sous le couvert d’une opération humanitaire destinée à mettre fin aux massacres, cet officier comprend vite que la France soutient le gouvernement génocidaire rwandais », résume la quatrième de couverture.

Il me fallait retranscrire intégralement ce que j’ai vécu en 1994, afin que cela ne soit plus jamais effaçable

la suite après cette publicité

Dans ce récit écrit à la première personne, Guillaume Ancel revient en outre sur les menaces, voilées ou plus explicites, qu’il a reçues depuis qu’il a rompu l’omerta en 1994 – notamment à travers une interview à Jeune Afrique, publiée en avril 2014 – sur le dossier sensible du rôle de la France durant le génocide des Tutsis.

« Pendant plus trois ans, j’ai livré des témoignages oraux à des journalistes ou lors de conférences, nous confie-t-il. J’ai fini par comprendre que ce n’était pas suffisant et qu’il me fallait retranscrire intégralement ce que j’ai vécu en 1994, afin que cela ne soit plus jamais effaçable. »

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image