Dix choses à savoir sur Abdelhamid Addou, le patron de la Royal Air Maroc

Après deux ans et demi aux commandes de la Royal Air Maroc (RAM), le dirigeant connaît son premier bras de fer avec le redoutable syndicat des pilotes de ligne. Une sérieuse crise sociale qui le met à l’épreuve.

Abdelhamid Addou PDG de Royal Air Maroc © Guillaume Molle pour JA

Abdelhamid Addou PDG de Royal Air Maroc © Guillaume Molle pour JA

fahhd iraqi

Publié le 30 juillet 2018 Lecture : 3 minutes.

Lundi 8 février 2016, Abdelhamid Addou est présenté aux membres du conseil d’administration de la Royal Air Maroc pour être coopté en tant que PDG. Deux jours auparavant, le roi, Mohammed VI, avait pris la décision d’éjecter du cockpit Driss Benhima, qui s’apprêtait à souffler sa 10e bougie aux commandes du transporteur national.

  • Quadragénaire

Il devient, à 44 ans, le plus jeune PDG de l’histoire de la compagnie. Une consécration pour celui qui a toujours été premier de la classe. Ses camarades de promotion de l’École Mohammadia d’ingénieurs, dont il a été diplômé en 1996, décrivent un élève « brillant », « réservé » et « peu turbulent ». Des traits de caractère qu’il gardera tout au long de sa carrière.

  • Viral

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L’ingénieur troque rapidement la combinaison de travail bleue des Ponts et Chaussées pour un costume-cravate d’expert en marketing. Passé chez Procter & Gamble, Coca-Cola et Méditel, il y a appris les codes du métier. Son talent de marketeur se ressent déjà à la RAM, où il supervise des campagnes virales assez réussies.

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  • Administrateur

Quand il fait son baptême de la fonction publique, en 2008, après sa nomination à la tête de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), il se retrouve de facto administrateur de la RAM. En tant que promoteur en chef du tourisme marocain, il prône à l’époque l’ouverture d’un maximum de lignes vers les marchés cibles.

  • Siège éjectable

Son limogeage de l’ONMT, il l’a appris par voie de presse alors qu’il était en vacances. En décembre 2012, le ministère du Tourisme lance un appel à candidature pour le remplacer. Dans sa mission suivante – directeur général du groupe agroalimentaire Diana Holding –, Addou n’aura pas non plus la main heureuse : dans les douze mois, il fait les frais d’un conflit familial au sein du conglomérat Zniber et se voit contraint de démissionner.

  • Réseau

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En tant que patron de l’ONMT, il a étroitement collaboré avec Yassir Zenagui, alors ministre du Tourisme. Celui-ci, devenu conseiller royal, aurait soufflé le nom d’Addou pour la présidence de la RAM.

  • Professionnel

Comme tous ses prédécesseurs, il accompagne le roi à travers le monde. Mais si les anciens PDG étaient habitués des escapades lorsque les séjours à l’étranger de Mohammed VI se prolongeaient, Addou, lui, est trop sage pour en profiter.

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  • Bloqué

Le big bang stratégique qu’il a conçu pour la compagnie reste depuis plusieurs mois en instance de validation au niveau de l’exécutif. S’il promet une révision complète de la stratégie en matière de fret, de maintenance, de formation et d’offre commerciale, le plan implique surtout l’injection d’argent frais. Et visiblement, l’état n’est pas pressé de mettre la main à la poche ni d’ouvrir le capital de la compagnie.

  • Turbulences

Si la RAM a connu d’autres grèves par le passé, c’est le premier bras de fer syndical que connaît le dirigeant. Cette crise sociale (lire aussi p. 57) était dans l’air depuis cinq mois déjà, mais Addou n’a fait que repousser le dialogue et a laissé la situation s’envenimer.

  • Mauvais calcul

Pour couper l’herbe sous les pieds du syndicat, Addou a fait publier un courrier qu’il lui a adressé où il dénonce une « surenchère des revendications » et avertit du danger d’une « grève dévastatrice ». De quoi radicaliser les pilotes, qui n’avaient jusque-là pas décidé de se mettre en grève.

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