Algérie : course à l’huile entre Redha Kouninef et Issad Rebrab

Issad Rebrab, président du groupe Cevital et Redha Kouninef, actionnaire majoritaire de KouGC ont tous les deux investi dans la production d’huile. Le bras de fer est engagé et pour le moment, c’est le second qui a une longueur d’avance.

Issam Rebrab, président de Ceviltal pose dans les locaux de MSB Méditerraneen School of Business dans les Berges du Lac on 13 Mars 2013 à Tunis. © Ons Abid pour JA

Issam Rebrab, président de Ceviltal pose dans les locaux de MSB Méditerraneen School of Business dans les Berges du Lac on 13 Mars 2013 à Tunis. © Ons Abid pour JA

JULIEN-WAGNER_2024

Publié le 14 août 2018 Lecture : 2 minutes.

Entre les deux patrons algériens, l’homme d’affaires de 74 ans, Issad Rebrab et le quadragénaire ambitieux, Redha Kouninef, la bataille était inévitable. Le très discret (il est impossible de trouver une photo de lui) Redha Kouninef est membre d’une fratrie réputée très proche des autorités d’Alger. Leur conglomérat, KouGC, fondé en 1971 par le patriarche Ahmed Kouninef, s’étend du BTP au génie civil et à l’hydraulique en passant par l’agroalimentaire.

L’huile, qui représente environ 10 % des profits de Cevital, constitue le cœur de leur conflit. En 2006, profitant de la privatisation de l’Entreprise nationale des corps gras, les Kouninef se lancent dans le raffinage avec Cogral (Corps gras d’Alger).

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L’année 2006, c’est aussi celle où émerge dans l’esprit d’Issad Rebrab l’idée de remonter la chaîne de valeur et de construire une usine de trituration de graines afin d’alimenter en huile brute ses raffineries et usines agroalimentaires. Un projet qu’il mettra du temps à démarrer… Trop sans doute.

Problèmes d’importation

Car Redha Kouninef souhaite bientôt faire de même. Il y a deux ans, il crée Nutris, filiale du groupe KouGC, afin de réaliser dans la zone extraportuaire de Djen Djen (à l’est de Béjaïa) une usine de trituration évaluée à 250 millions de dollars.

Cette initiative réveille le projet de Cevital. Mais, alors qu’il tente d’importer le matériel nécessaire à la construction de sa propre usine, le directeur du port de Béjaïa, Djelloul Achour, lui en bloque l’accès, en mars puis en mai 2017. Un blocage qui se poursuit encore et qui va même s’étendre à de nouveaux ports après la promotion, en juin 2018, de M. Achour à la tête de Serport, l’entreprise publique qui gère les ports commerciaux.

Le port de Béjaia, en 2013. © Flickr / Lazhar Neftien / Creative Commons

Le port de Béjaia, en 2013. © Flickr / Lazhar Neftien / Creative Commons

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Or, pendant ce temps, Nutris avance. La mise en service de l’installation est attendue d’ici à 2019. Du côté de Rebrab, on s’inquiète : et si une fois le projet terminé, l’État s’empressait de limiter l’importation d’huile brute ? Cevital n’aurait alors d’autre choix que de s’approvisionner chez son principal concurrent.

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