Immobilier : le marocain Palmeraie Développement veut essaimer à partir d’Abidjan

Le groupe familial marocain, Palmeraie Développement, compte sur la réussite de ses projets dans l’hôtellerie et les programmes de logements pour donner un coup d’accélérateur à sa croissance au sud du Sahara.

L’hotel Radisson Blu de Kigali (Rwanda). © Vincent Fournier/Jeune Afrique

L’hotel Radisson Blu de Kigali (Rwanda). © Vincent Fournier/Jeune Afrique

fahhd iraqi

Publié le 24 août 2018 Lecture : 4 minutes.

Quatre ans après la signature de son premier partenariat subsaharien en Côte d’Ivoire, Palmeraie Développement passe à la vitesse supérieure. À la fin du mois de juin, la filiale immobilière du conglomérat familial marocain B Group, fondé par Abdelali Berrada Sounni, a annoncé le démarrage des travaux d’un grand hôtel dans le quartier du Plateau, à Abidjan, pour un investissement de 25 millions d’euros.

Doté de 152 chambres et d’un des plus grands centres d’affaires – 1 000 m² – de la capitale économique ivoirienne, le futur établissement est donné en gérance à Radisson Hotel Group, qui compte déjà un portefeuille de 85 établissements sur le continent.

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« C’est notre partenariat, au Maroc, avec ce leader mondial de l’hôtellerie qui lui a inspiré le lancement d’une marque quatre étoiles pour ce qui est du prix, mais avec des prestations cinq étoiles », affirme Mohamed Ben Ouda. Le directeur général de Palmeraie Développement rappelle qu’un établissement de ce type a déjà été ouvert par son partenaire : le Radisson Dakar Diamniadio.

C’est la toute nouvelle filiale de Palmeraie Développement, Palm Hospitality Africa (PHA), basée au Maroc, qui détient 75 % des parts de l’hôtel abidjanais. PHA est actionnaire aux côtés de la mairie du quartier du Plateau – le centre névralgique de la ville –, qui détient 25 % des parts à travers la société Marfil.

Des projets identifiés au Cameroun, au Ghana, à Djibouti et au Mali

« Nous comptons aussi Bank of Africa, du groupe BMCE, comme partenaire financier, et le groupe de BTP marocain TGCC comme partenaire technique », précise Mohamed Ben Ouda. À travers ce type de montage, PHA table sur l’ouverture, dans les sept prochaines années, de quelque dix-huit hôtels d’affaires dans les principales capitales africaines.

La nouvelle entité de Palmeraie Développement bénéficie du statut Casablanca Finance City, octroyé par la place financière marocaine, ce qui lui permet des facilités de financement et de transactions à l’international. « Nous avons déjà identifié des projets au Cameroun, au Ghana, à Djibouti et au Mali », confie Ben Ouda, qui indique que le groupe est également sollicité pour la gestion déléguée de golfs, une expertise qui a fait sa réputation dans le royaume chérifien.

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En plus de sa stratégie dans l’immobilier de tourisme, portée par PHA, le groupe marocain poursuit aussi son programme de 10 000 logements à Abidjan, dont 5 500 avec un loyer économique, piloté par sa filiale locale Palmeraie Développement Côte d’Ivoire (PDCI). « Le lancement de la commercialisation de la première tranche est prévu pour octobre », annonce le directeur général, qui espère le succès de ces nouvelles maisons, dont les bâtiments témoins ont été finalisés en février.

137 millions d’euros pour 5 000 logements au Rwanda

« Nous avons opté pour l’introduction d’une nouvelle forme de construction (dénommée pinacle) beaucoup moins onéreuse, dont nous avons obtenu la licence auprès d’un partenaire est-asiatique, indique Ben Ouda. Cela nous permet de nous adapter aux spécificités du marché ivoirien, où la demande se concentre sur les maisons individuelles basses, mais aussi d’optimiser le coût de construction du mètre carré, 40 % plus cher par rapport au Maroc. »

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Le groupe marocain entend d’ailleurs investir dans une chaîne de production dévolue à ces maisons. PDCI va par conséquent changer de nom prochainement en Palmeraie Construction Côte d’Ivoire, intégrer à ses activités la future chaîne de production de maisons, qui sera installée sur place, et entend reproduire ce type de programme sur le même modèle dans d’autres pays africains.

>>> À lire – Hôtellerie : Onomo déploie sa stratégie camerounaise

« Au lendemain du lancement de la commercialisation à Abidjan, le noyau dur de notre équipe sur place partira à Kigali pour le programme qui y est prévu. » Palmeraie Développement avait effectivement signé, en 2016, une convention pour un projet totalisant 1,5 milliard de dirhams (137 millions d’euros) avec les autorités rwandaises, en marge de la tournée du roi Mohammed VI en Afrique de l’Est, pour financer 5 000 logements économiques.

De quoi donner confiance au management du groupe quant à la réalisation de son objectif de 100 millions de dirhams de contribution au résultat net des activités africaines à l’horizon 2020.

Mohamed Ben Ouda, un directeur général entreprenant

C’est le genre d’ingénieur qui aime relever les défis. Après dix-huit ans d’expérience dans différents secteurs d’activité (ferroviaire, cimenterie, conseil et logistique), ce quadragénaire a choisi, en juin 2017, de quitter les commandes de la Société nationale du transport et de la logistique (SNTL) pour basculer dans le secteur privé et prendre la direction générale de Palmeraie Développement.

Au sein de ce groupe familial, il a déjà fait ses preuves en menant avec ses équipes plusieurs projets inédits : le duplex en tant qu’innovation majeure dans le secteur du logement social au Maroc, ainsi que la création de la nouvelle marque Palmeraie Immobilier afin de démocratiser l’accès au marché du luxe.

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