Chine-Afrique : la liaison Éthiopie-Djibouti peine à décoller

Bientôt deux ans après son inauguration en grande pompe, la liaison ferroviaire Addis-Abeba - Djibouti est encore loin d’avoir trouvé son rythme de croisière. Avec trois convois de fret hebdomadaires, soit environ 5 000 tonnes de marchandises, la ligne reste bien en deçà de ses objectifs, fixés autour de 80 000 t au minimum par semaine.

Les nouvelles locomotives à Addis-Abeba le 24 septembre 2016. © Elias Meseret/AP/SIPA

Les nouvelles locomotives à Addis-Abeba le 24 septembre 2016. © Elias Meseret/AP/SIPA

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Publié le 31 août 2018 Lecture : 1 minute.

Le président chinois Xi Jinping ici en octobre 2016 © Anupam Nath/AP/SIPA
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Sommet Chine-Afrique, les 3 et 4 septembre à Pékin

Le 3e Forum sur la coopération sino-africaine (Focac, pour l’acronyme anglais) se tient à Pékin les 3 et 4 septembre. Devenu un rendez-vous incontournable pour les chefs d’État du continent africain, cette rencontre au sommet doit déboucher sur un plan d’actions conjoint Chine-Afrique 2019-2021. Revue de détail des enjeux économiques, politiques et diplomatiques.

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Et ce n’est pas le service passager, au démarrage tout aussi poussif avec quelques milliers d’usagers par semaine, qui va inverser la tendance. Bien sûr, les volumes de fret s’envoleront dans les prochains mois, dès que le réseau desservira les terminaux portuaires géants qui viennent de voir le jour à Djibouti, mais, en attendant, les finances de l’Ethiopian Railways Corporation (ERC), l’opérateur de la liaison, sont sous forte pression.

Nous n’avons pas tendu la main au diable [la Chine], mais saisi l’opportunité de nous développer

Dès 2017, le patron d’ERC, Getachew Betru, annonçait un endettement à hauteur de 3,7 milliards de dollars, détenus à 93 % par Exim Bank of China, grand argentier des projets ferroviaires éthiopiens. Depuis dix ans, la Chine a prêté, à l’Éthiopie comme à Djibouti, plus d’une quinzaine de milliards de dollars pour faire de ces deux pays sa porte d’entrée privilégiée en Afrique, faisant exploser au passage leurs dettes publiques.

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En Éthiopie, elle frise aujourd’hui les 60 % du PIB alors qu’elle était inférieure à 48 % il y a quatre ans. « Nous n’avons pas tendu la main au diable, mais saisi l’opportunité de nous développer », rappelle Mahmoud Ali Youssouf, le ministre djiboutien des Affaires étrangères. Pas de quoi donc inquiéter les gouvernements concernés, pour qui ces investissements concernent des infrastructures appelées à se rembourser elles-mêmes.

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