Parrainages au Sénégal : attrapez-les tous !

La course aux parrainages est lancée pour les candidats à la présidentielle de février 2019 au Sénégal. Ils doivent réunir les signatures de 0,8 % à 1 % du corps électoral.

Lors des élections législatives, le 30 juillet 2017, à Dakar. © seyllou/AFP

Lors des élections législatives, le 30 juillet 2017, à Dakar. © seyllou/AFP

Publié le 9 septembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Rassemblement de l’opposition, le 19 mai 2017, à Dakar. © seyllou/AFP
Issu du dossier

Sénégal : Karim et Khalifa, même combat

Tous deux ont été condamnés par la justice pour des délits financiers, Karim Wade et Khalifa Sall sont aussi candidats déclarés à la présidentielle de février 2019 au Sénégal. Retour sur les parcours de ces fdeux hommes, que rien ne rapprochait avant qu’ils ne franchissent les grilles de la prison de Rebeuss, à Dakar.

Sommaire

Comme dans Pokémon Go, le célèbre jeu de géolocalisation sur smartphone, les candidats à la présidentielle se sont lancés dans une véritable chasse à travers le pays. Objectif : recueillir, en un peu moins de quatre mois, les parrainages de 0,8 % à 1 % du corps électoral. Pour corser l’opération, ces signatures devront être obtenues dans au moins sept des quatorze régions du Sénégal, à raison de 2 000 parrainages chacune au minimum.

Une gageure pour les 87 candidats qui s’étaient manifestés auprès du ministère de l’Intérieur le 27 août pour y retirer leur dossier. Et la preuve, aux yeux du gouvernement, que la modification du code électoral, en mai, était nécessaire pour limiter l’inflation de prétendants à la magistrature suprême. « Lors des dernières législatives, en 2017, on a vu s’opposer 47 listes, rappelle l’ex-Première ministre Aminata Touré, responsable des parrainages pour le président sortant. En éliminant les candidatures fantaisistes, le parrainage va refléter le réel rapport de force dans le pays. »

la suite après cette publicité

Surenchère

Un argument battu en brèche par l’opposition, qui y voit « un piège tendu par le régime ». « Lors du retrait des dossiers, on a vu beaucoup de personnes connues comme des militants de BBY [Benno Bokk Yakaar, la coalition au pouvoir] qui représentaient plusieurs candidats fantoches, dénonce ainsi Babacar Gaye, du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition). Le pouvoir a contribué à gonfler le nombre de candidatures pour faire croire à l’opinion que cette loi sur les parrainages était nécessaire. C’est une fourberie du président Macky Sall ! »

>>> A LIRE – Projet de loi sur les parrainages au Sénégal : « Un texte dangereux pour la démocratie », selon l’opposition

Bon gré mal gré, toutes les formations politiques semblent toutefois en avoir accepté le principe. En témoigne leur surenchère dans cette quête aux parrainages qui doit s’achever le 26 décembre. Tandis que le PDS affiche un objectif de 300 000 signatures, le Grand Parti de Malick Gakou entend en récolter 500 000. Qui dit mieux ? Sûrement BBY, dont l’une des cadres affirme viser 3 millions de parrains !

« Le risque, c’est de voir la réserve de parrainages siphonnée par les gros candidats », craint Ousseynou Nar Gueye, secrétaire national à la communication du parti Sénégalais unis pour le développement (SUD). Car si les postulants devront déposer entre 53 456 et 66 820 signatures auprès du Conseil constitutionnel, rien ne leur interdit d’en collecter davantage. Et donc d’assécher le nombre de parrains potentiels, chaque électeur ne pouvant apporter sa caution qu’à une seule candidature.

la suite après cette publicité

Les éventuels doublons seront d’ailleurs vérifiés par le Conseil constitutionnel, qui aura un peu plus de deux semaines pour contrôler la validité de centaines de milliers de signatures.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image