Guinée : l’ultimatum du ministre des Mines au groupe Rio Tinto sur le gisement de Simandou

D’ici à deux semaines, Abdoulaye Magassouba, ministre guinéen des Mines, pourrait mettre sa menace à exécution et retirer de manière unilatérale le permis d’exploitation du mont Simandou – le plus grand gisement de fer du continent – au groupe Rio Tinto.

De g. à d. Bao Yu, Jean-Sébastien Jacques et Abdoulaye Magassouba © Montage JA

De g. à d. Bao Yu, Jean-Sébastien Jacques et Abdoulaye Magassouba © Montage JA

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 18 octobre 2018 Lecture : 1 minute.

Le 10 septembre, le ministre a envoyé une lettre – dont JAB+, le flux d’informations exclusives du groupe Jeune Afrique, a eu connaissance – intimant au PDG du groupe anglo-australien, Jean-Sébastien Jacques, de remplir ses obligations contractuelles sans délai, alors qu’il avait observé un retrait quasi complet des équipes de ce dernier sur le terrain.

Pour l’heure, rien n’indique que sa démarche ait permis de débloquer le projet. Les fonds à mobiliser pour exploiter Simandou sont estimés à plus de 20 milliards de dollars, dont plus de la moitié doit permettre de réaliser des infrastructures autour de la mine.

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Cette missive en forme d’ultimatum a été envoyée peu après l’annulation d’une rencontre prévue début septembre à Pékin entre les autorités guinéennes et les dirigeants de Rio Tinto et de Chinalco Iron Ore, censée éclaircir le calendrier de développement du gisement et les montants à investir. Suivant un accord annoncé il y a deux ans, c’est en effet Chinalco (actionnaire de Rio Tinto à hauteur de 13,1 %) qui doit poursuivre le projet.

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Mais, en dépit d’une dizaine de réunions sur le sujet entre les équipes du ministère et les deux compagnies, tant à Conakry qu’à Pékin, la passation de pouvoirs n’est pour le moment pas effective. Chinalco n’est en effet pas pressé d’investir alors que le cours du fer reste bas par rapport à 2010.

Faute d’avoir reçu l’aval conjoint de la direction de Chinalco, menée par Bao Yu, et de son holding Chalco, Rio Tinto n’a toujours pas transmis les actions de Simfer, sa filiale guinéenne, à son partenaire chinois. Si, du fait de la valse-hésitation de Chinalco, la menace du ministre est mise à exécution, Rio Tinto, qui a versé 700 millions de dollars pour sécuriser ses droits sur le gisement Simandou, enregistrerait une perte désastreuse.

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