Sciences et technologies – Thierry Zomahoun : « Dans l’éducation, le retour sur investissement prend beaucoup de temps »

À la tête de l’Aims, l’Institut africain des sciences mathématiques devenu une vitrine de la recherche panafricaine, ce Béninois, président du Next Einstein Forum, s’est associé avec Google et Facebook pour se lancer dans l’intelligence artificielle.

Thierry Zomahoun, président du Next Einstein Forum. © DR

Thierry Zomahoun, président du Next Einstein Forum. © DR

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Publié le 16 novembre 2018 Lecture : 3 minutes.

Sciences et technologie : la fin des complexes © Laurent Parienty pour JA
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Sciences et technologies : la fin des complexes

Enseignement, recherche, publications… Si les moyens manquent encore, l’Afrique n’a jamais été aussi présente sur la scène scientifique mondiale, et de nombreux talents émergent. Une certitude : l’effort doit être collectif et panafricain.

Sommaire

Jeune Afrique : Vos enseignements s’étaient jusqu’ici focalisés sur les sciences mathématiques. Le lancement d’un master en intelligence artificielle est-il le début d’une diversification ?

Thierry Zomahoun : La diversification a commencé il y a déjà sept ans avec la mise au point du concept d’écosystème de savoir et d’innovation. Celui-ci repose sur plusieurs piliers, parmi lesquels l’enseignement et la recherche (niveau master et doctorat) ou l’Aims Industry Initiative, destinée aux étudiants qui souhaitent en alternance travailler dans l’industrie et passer un master. Nous développons par ailleurs une recherche en sciences et technologies quantiques, alors que personne n’attend l’Afrique sur ce terrain avant-gardiste.

L’autre pilier, c’est le Next Einstein Forum, dont l’objectif est de réunir tous les deux ans (et bientôt tous les ans) sur le continent techniciens, scientifiques et universitaires venus du monde entier pour leur faire découvrir ce que font les jeunes Africains. Nous avons fait ce choix pour contourner un problème à la fois banal et fondamental, qui limite les déplacements de nos jeunes : celui des visas.

Nous sommes l’une des rares institutions à avoir mis en place un programme novateur de formation des enseignants

Aims mène également un travail de vulgarisation des sciences chez les plus jeunes…

Si la base du système éducatif produit des étudiants qui ne sont pas au niveau, nous en hériterons forcément en licence ou en maîtrise. Il nous faut donc influer, dès le départ, sur la qualité de l’éducation scientifique. Nous sommes l’une des rares institutions à avoir mis en place un programme novateur de formation des enseignants. Nous les mettons en situation de laboratoire, ce qui leur permet d’obtenir des retours sur la manière dont ils enseignent et dont ils gèrent leur classe.

Bien s’informer, mieux décider

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