Littérature : « Sous les branches de l’udala » déconstruit les mécanismes d’exclusion au Nigeria

Dans « Sous les branches de l’udala », la Nigériane Chinelo Okparanta déconstruit les mécanismes d’exclusion liés aux religions et aux normes sociales.

La romancière vit aujourd’hui aux États-Unis. © BRUNO LEVY POUR JA

La romancière vit aujourd’hui aux États-Unis. © BRUNO LEVY POUR JA

Publié le 27 novembre 2018 Lecture : 6 minutes.

Le 7 janvier 2014, le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, promulgue une loi qui criminalise les relations entre personnes du même sexe. Chinelo Okparanta vient alors de terminer son premier roman, Sous les branches de l’udala, qui raconte la trajectoire d’Ijeoma, une femme qui en aime une autre.

Le récit se déroule au Nigeria, des années 1960 jusqu’à l’aube des années 2000. « Goodluck a signé ce décret pour des raisons électoralistes. Il a perdu les élections, mais la loi reste. La plupart des gens ne s’en préoccupent pas, mais certains membres de la communauté LGBTQ se font harceler et s’entendent dire : “Je vais vous dénoncer si vous ne me donnez pas d’argent.” C’est une forme de chantage. Et ce n’est pas parce que les gens sont des fervents religieux, c’est une forme d’exploitation », analyse l’écrivaine de 37 ans, professeure de littérature aux États-Unis.

J’écris parce que je veux soulever de vraies questions

« Lutter pour les droits humains »

« Je n’écris pas par provocation, continue-t-elle d’une voix douce mais affirmée. J’écris parce que ça me touche, que c’est important pour moi. » Ce fil rouge, elle le suit depuis ses premiers écrits. À 11 ans, elle gagne un concours d’écriture sur la justice sociale. La jeune fille, tout juste arrivée aux États-Unis après une enfance à Port Harcourt, y traite des violences domestiques. « J’écris parce que je veux soulever de vraies questions et lutter pour les droits humains. »

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