Cimenterie : le Nigérien Ibrahim Iddi Ango face aux géants nigérians

Dépendant des importations de ciment jusqu’alors, le Niger dispose depuis décembre 2018 de sa première cimenterie. Son initiateur, l’homme d’affaires Ibrahim Iddi Ango envisage de doubler sa capacité de production pour faire face à ses concurrents nigérians.

Ibrahim Iddy Ango,  pdg de la Compagnie d’assurances et de réassurances du Niger, pdg de Malbaza Cement Company et président de Airtel Niger. Photographié chez RFI à Issy-les-Moulineaux, le 03/05/2019.© FRANCOIS GRIVELET pour JA © François Grivelet pour JA

Ibrahim Iddy Ango, pdg de la Compagnie d’assurances et de réassurances du Niger, pdg de Malbaza Cement Company et président de Airtel Niger. Photographié chez RFI à Issy-les-Moulineaux, le 03/05/2019.© FRANCOIS GRIVELET pour JA © François Grivelet pour JA

Julien_Clemencot

Publié le 17 mai 2019 Lecture : 1 minute.

Bénéficiant de mesures protectionnistes au Nigeria, Abdul Samad Rabiu et Aliko Dangote profitent de leurs méga-usines largement amorties pour vendre une partie de leur production de ciment dans les pays voisins. Au Niger, l’homme d’affaires Ibrahim Iddi Ango a décidé de leur couper l’herbe sous le pied.

En décembre 2018, son usine de Malbaza, d’une capacité de 650 000 tonnes par an, a produit son premier sac de ciment. « Nous corrigeons une anomalie économique, car le Niger était l’un des rares pays à importer 100 % de ses besoins, bien qu’il dispose de toutes les matières premières pour fabriquer du ciment », explique l’entrepreneur originaire de Zinder, également présent dans les secteurs des assurances, des télécoms et de l’immobilier.

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« Concurrence déloyale »

Alors qu’il s’est engagé à vendre sa production 90 000 F CFA (137 euros) la tonne, Ibrahim Iddi Ango a vu ses concurrents s’aligner sur son prix. « C’est particulièrement déloyal. Pendant des années, ces mêmes entreprises ont vendu leur ciment à des prix usuraires », dénonçait-il lors de l’inauguration de son usine en mars.

Pour résister, le patron veut d’ores et déjà doubler sa capacité de production, investir dans une flotte de camions pour maîtriser sa logistique et dans l’extraction de charbon pour limiter sa facture énergétique. Il pense aussi à ouvrir le capital de Malbaza Cement Company, dont il contrôle 85 %, à des investisseurs. Ibrahim Iddi Ango sait qu’il va devoir en plus compter avec un rival local. Dangote a annoncé en octobre la construction d’une cimenterie d’une capacité de 1 million de tonnes au Niger.

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