Algérie : dix choses à savoir sur Sami Agli, le nouveau patron du FCE

Seul candidat en lice, Sami Agli a été élu, le 24 juin, président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), le patronat algérien. Une tâche délicate en ces temps troublés.

Sami Agli, unique candidat en lice pour la présidence du FCE, à Alger, le 19 avril 2019. © Facebook

Sami Agli, unique candidat en lice pour la présidence du FCE, à Alger, le 19 avril 2019. © Facebook

Publié le 3 juillet 2019 Lecture : 2 minutes.

• Expérience

À 41 ans, il succède à la tête du FCE à Ali Haddad, qui l’avait promu vice-président l’an dernier. Une organisation qui lui est familière : il en est membre depuis 2011 et a été désigné délégué de la wilaya de Biskra. « Je connais bien les arcanes du FCE. Cela me donne une vision transversale de l’action que l’on peut y mener », dit-il.

• Défi

Depuis l’arrestation d’Ali Haddad, en mars, et son incarcération à la prison d’El-Harrach, le FCE traverse une crise. La solution d’Agli : occuper le terrain pour rassurer ses quelque 4 000 membres, dont un certain nombre est tenté de se retirer. « Ils ont beaucoup de questions et de doutes. C’est à moi d’aller à leur rencontre et de défendre mon projet », explique-t-il.

la suite après cette publicité

• Jeunesse

Pour redorer l’image de l’organisation, il mise sur la jeune garde. Un groupe d’entrepreneurs qu’il connaît bien, puisqu’il a contribué à la création du Jil’FCE, la section « jeune » du syndicat, en 2015. « L’un des meilleurs acquis du Forum », glisse-t-il.

• Biskra

Sa famille est originaire de cette oasis, située à plus de 400 km au sud-est d’Alger, aux portes du désert. Il y a vécu jusqu’à l’âge de 14 ans, avant de faire ses années de lycée dans la capitale. Aujourd’hui, il partage son temps entre Alger et celle que l’on surnomme la « Reine des Zibans ».

• Dattes

« Nous venons de la terre », rappelle-t-il. Son père a investi dans la filière dattière et a créé sa première entreprise en 1967. Cinquante ans plus tard, elle exporte ce fruit dans 36 pays. Aujourd’hui, le groupe Agli emploie près de 1 000 personnes et compte une dizaine de filiales, actives dans le transport, l’immobilier, et bientôt le tourisme. La construction d’un hôtel à Biskra est à l’étude.

• Famille

Après un mastère en business administration à la Weller International Business School de Paris, ce mordu de judo rentre au pays et dirige la branche agroalimentaire du groupe familial. « Je suis né pour ça », sourit celui qui, en 2014, en est devenu le PDG à la place de son père. Depuis, il gère les affaires avec ses deux frères.

la suite après cette publicité

• Libéral

Il ne cache pas ses convictions libérales et plaide pour « plus d’ouverture du marché, sans laquelle on ne peut prétendre à un développement économique ». De là à remettre en question la loi du 49/51 %, qui contraint les investisseurs étrangers à s’associer à un partenaire local… « Et si on ne l’appliquait qu’aux seuls secteurs stratégiques ? » suggère-t-il.

• Choiseul

Homme de réseau et bon communicant, il est apparu ces deux dernières années dans le classement des 100 leaders africains de demain, établi par l’Institut Choiseul. « Une satisfaction personnelle », commente-t-il après avoir fait son entrée au comité stratégique de ce think tank français.

la suite après cette publicité

• FLN

Partisan d’Abdelaziz Bouteflika, il a tenté une incursion en politique dans les rangs du FLN mais a échoué à se faire élire député de la wilaya de Biskra en 2017, avant de jeter l’éponge : « Cette page est tournée. Je suis bon dans les domaines que je connais. »

• Ambitieux

Certains chefs d’entreprise lui prêtent encore des ambitions politiques. « Si on lui proposait un ministère, il ne dirait pas non », confie un ancien membre du FCE.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image