Liberia : le président George Weah loin du but économique

Climat des affaires délétère, incertitudes politiques, soupçons de favoritisme… De plus en plus contestées, la gouvernance et l’attitude de l’ex-star du foot devenu président inquiètent investisseurs et partenaires internationaux.

Lors de sa visite 
à Jeune Afrique, le 16 mai 2017. © Cyrille Choupas pour JA

Lors de sa visite à Jeune Afrique, le 16 mai 2017. © Cyrille Choupas pour JA

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Publié le 13 novembre 2019 Lecture : 10 minutes.

George Weah
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George Weah, carton jaune

Ce sont autant ses choix que son style qui sont de plus en plus critiqués, au point que nombre d’investisseurs et de partenaires internationaux s’inquiètent du tournant pris par le Liberia sous le mandat de George Weah.

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Il est 17h20 à Libreville, le 12 octobre, lorsque George Weah prend la parole devant une soixantaine de Libériens expatriés au Gabon. Alternant charges contre l’opposition – qui a prévu des manifestations massives le 21 décembre pour exiger sa démission – et défense de son action (infrastructures, université gratuite, respect des libertés…), critiques contre l’ancien gouvernement (selon lui inflationniste) et appels à la civilité, le président prêche des convertis. « Les Libériens doivent demeurer pacifiques et nous laisser la chance de montrer ce que le gouvernement peut faire », a-t-il plaidé.

À 2 400 km de là, les réactions des Libériens de Monrovia sur Facebook, qui diffuse en direct l’intervention, sont mitigées. Il s’agit du cinquième voyage officiel – en autant de mois – du chef de l’État, accompagné comme souvent par divers affidés, dont plusieurs figures controversées. Vestiges de l’histoire accidentée du Liberia, reliquats de la présidence d’Ellen Johnson Sirleaf et ex-protégés de Charles Taylor – dont l’ancienne épouse, Jewel Taylor, est la vice-présidente et la dauphine constitutionnelle de George Weah…

Faire des affaires ici devient ruineux

L’attelage hétéroclite qui accompagne le leader libérien dans ses voyages et dans sa conduite de l’État n’est pas le fruit du hasard. Il reflète les jeux d’alliances qui l’ont mené à la présidence en janvier 2018 (avec 61,5 % des voix), après trois échecs, et n’est pas pour peu dans les difficultés de la gouvernance Weah, contre laquelle de plus en plus d’entrepreneurs « votent avec leurs pieds ».

« Un climat des affaires inadéquat »

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