Tunisie : le long et difficile chemin vers la décentralisation
Un an et demi après les premières municipales libres, la gouvernance locale en est encore à ses balbutiements. En première ligne, des élus jettent même l’éponge.
La promesse d’une gouvernance locale renforcée avait profité aux listes indépendantes, plébiscitées lors des municipales tunisiennes de mai 2018. Cette même promesse a contribué à la victoire de Kaïs Saïed à la présidentielle d’octobre 2019. À des échelles différentes, ces deux scrutins en disent long sur les attentes des citoyens, neuf ans après la révolution.
Aussi était-il logique que, au début de novembre, le nouveau président – qui prône une refonte « par le bas » du système de représentation électorale – reçoive Souad Abderrahim, maire de Tunis. L’entretien a porté sur les difficultés rencontrées par les conseils municipaux et a été l’occasion pour Kaïs Saïed de réitérer le soutien de l’État aux communes.
Décalage
Fruit de longues concertations depuis 2011, le processus de décentralisation – qui doit s’étaler sur vingt-sept ans – a connu des progrès notables dès 2018 : adoption d’un code des collectivités locales, organisation d’élections et maillage intégral du territoire – 86 communes ont été créées, et 187 étendues aux zones rurales. Avec 36 % de taux de participation, les municipales n’ont certes pas suscité un grand engouement.
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