Gastronomie : en France, la marque Tamba met le yassa en rayon

Mahamadou Sylla, 36 ans, a lancé Tamba, une marque de plats cuisinés sénégalais.

Une reconversion pour l’ancien footballeur semi-professionnel. © WA l’agence

Une reconversion pour l’ancien footballeur semi-professionnel. © WA l’agence

KATIA TOURE_perso

Publié le 6 février 2020 Lecture : 2 minutes.

Depuis la fin du mois de septembre 2019, plusieurs enseignes franciliennes proposent dans leurs rayons des plats cuisinés sénégalais à réchauffer de la marque Tamba : du mafé à l’agneau, du yassa au poulet ainsi que du thiou yapp au bœuf. Créés par Mahamadou Sylla, ancien footballeur franco-sénégalais semi-professionnel, les plats de la marque Tamba (diminutif de Tambacounda, plus grande ville du Sénégal oriental) sont vendus entre 5,49 et 5,98 euros selon l’enseigne (Leclerc, à Bois-d’Arcy et à Ozoir-la-Ferrière ; BAO Le Marché du soleil, à Saint-Denis ; Franprix, à Gennevilliers ; et les Galeries gourmandes, au Palais des congrès).

Quatre ans que le jeune homme de 36 ans nourrissait cette idée après avoir mis fin à sa carrière sportive, puis tenu une pizzeria pendant deux ans, au Mans. « Après la pizzeria, j’ai commencé à travailler comme vendeur concessionnaire. Un jour, dans les rayons d’un supermarché, je me suis rendu compte que rien ne me faisait envie en matière de plats cuisinés pour le déjeuner. Je me suis alors demandé pourquoi ne pas y retrouver les plats de ma mère. Je me suis dit que, comme moi, les Africains, au même titre que les Chinois ou les Indiens, avaient peut-être envie de retrouver un peu de leur culture en grande surface. »

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Chef Anto Cocagne

Ni une, ni deux, Mahamadou Sylla se lance dans l’aventure. Il se procure l’ensemble des produits nécessaires aux recettes auprès de producteurs français, noue un partenariat avec une cuisine centrale de Reims et s’attache les services d’une chef cuisinière reconnue : la Franco-Gabonaise Anto Cocagne. « Je l’ai rencontrée au cours d’un salon culinaire et l’ai recontactée pour lui faire part de mon projet. Elle a accepté de s’occuper du procédé de fabrication. On a ensuite revu les trois recettes ensemble. Aujourd’hui, elle est l’ambassadrice de la marque. Me tourner vers un chef était pour moi une façon d’assurer la qualité des produits. » Budget total pour le packaging et la fabrication des plats, conçus sans conservateurs : 60 000 euros.

Je veux aussi que les non-­initiés reconnaissent que nos cuisines ne sont pas seulement grasses ou épicées

Depuis septembre 2019, ce sont plus de 1 500 plats qui ont déjà été vendus. « Avec les différents distributeurs, l’idée était d’abord de proposer des animations, soit des dégustations en grande surface. Les 27 et 28 septembre 2019, au supermarché Leclerc de Bois-d’Arcy, nous avons vendu 500 plats en deux jours. »

Si, à court terme, le créateur de Tamba souhaite voir ses produits conquérir toute l’Île-de-France, il vise aussi tout l’Hexagone, l’international et plus particulièrement « les pays qui ne connaissent pas les cultures africaines ». « Avec Tamba, je veux être dans l’échange, la convivialité et dans le partage de valeurs. Je veux aussi que les non-­initiés reconnaissent que nos cuisines ne sont pas seulement grasses ou épicées. Sans compter que c’est aussi l’opportunité, pour les gens de ma communauté, de trouver un peu de chez eux en rayon. »

Tamba pourrait-elle se frayer un chemin jusqu’au Sénégal ? Assurément, clame encore son fondateur. « La vente dans les pays africains est aussi notre objectif. »

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