Burkina Faso : Roch Marc Christian Kaboré sur le pied de guerre

À la tête d’un pays attaqué de toutes parts par les jihadistes, le président burkinabè décide de rendre possible le recrutement de volontaires pour épauler l’armée.

Au palais de Kosyam, à Ouagadougou, en octobre 2018. © Sophie Garcia | hanslucas.com

Au palais de Kosyam, à Ouagadougou, en octobre 2018. © Sophie Garcia | hanslucas.com

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 30 janvier 2020 Lecture : 3 minutes.

Un massacre de plus dans un pays qui refuse de s’y habituer. Le 25 janvier, des hommes armés ont attaqué le village de Sigaldji, dans la province du Soum (Nord). Selon des témoignages de survivants, hommes et femmes ont été séparés avant d’être froidement assassinés. Bilan : 39 morts.

Après l’embuscade qui a coûté la vie à 38 employés de l’entreprise minière Semafo à Boungou (Est), le 6 novembre, l’exécution d’une trentaine de femmes à Arbinda (Nord) le 24 décembre, ou plus récemment la tuerie qui a fait 36 morts sur le marché de Nagraogo et à Alamou, dans la province du Sanmatenga (Centre-Nord), le 20 janvier, le décompte macabre n’en finit plus.

Depuis le massacre de Yirgou, au début du mois de janvier 2019, le sang de civils coule chaque semaine ou presque au Burkina Faso. Attaques contre des écoles, des églises, assassinats ciblés, exactions… Sans compter les assauts meurtriers subis par les forces de défense et de sécurité, qui paient un lourd tribut dans leur lutte contre les groupes jihadistes. Les violences ont fait plus de 750 morts et 560 000 déplacés depuis 2015, valant au Pays des hommes intègres d’être désormais régulièrement qualifié, avec le Mali, de « maillon faible » du Sahel.

Le 22 janvier, pour la deuxième fois en moins d’un mois, Roch Marc Christian Kaboré a donc décrété un deuil national de quarante-huit heures. Arrivé au pouvoir en décembre 2015, le président a été contraint de revoir ses ambitions économiques et sociales à la baisse pour faire de la sécurité sa priorité. Homme affable, pur produit du système politique burkinabè, il a été forcé de se muer en chef de guerre intransigeant.

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