Coronavirus : la crise économique est déjà là

Alors que le cap des 1 400 malades a été dépassé en Afrique, les responsables des finances à travers le continent estiment qu’il faudra trouver plus de 10 milliards de dollars pour faire face aux dépenses de santé non anticipées.

Le coronavirus a déjà des conséquences sur l’économie de tout le continent. © Rafael Ricoy pour JA

Le coronavirus a déjà des conséquences sur l’économie de tout le continent. © Rafael Ricoy pour JA

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Publié le 23 mars 2020 Lecture : 2 minutes.

Le coronavirus a déjà des conséquences sur l’économie de tout le continent. © Rafael Ricoy pour JA
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Les économies africaines face au coronavirus

Pétroliers d’Afrique centrale, entrepreneurs marocains, miniers congolais… Jeune Afrique a enquêté dans plusieurs pays pour comprendre comment la crise impacte déjà les économies du continent.

Sommaire

En cette troisième semaine du mois de mars, l’Afrique se trouve finalement confrontée à son tour à la pandémie mondiale de Covid-19, qui, jusqu’alors, l’avait quasiment épargnée. Le cap des 1 400 malades vient d’être dépassé et on comptabilise 45 décès. Une goutte d’eau par rapport aux 341 000 cas et aux plus de 14 000 morts recensés à l’échelle mondiale, certes, mais la crise est bien là et il va falloir l’affronter.

Pourquoi, se demanderont certains, en faire tant à propos d’une maladie grave, certes, mais qui pour l’heure a surtout touché l’Asie et l’Europe ? L’Afrique a connu et connaît encore bien d’autres fléaux qui, s’ils font plus de victimes, ne suscitent pas le même émoi planétaire.

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C’est que la crise actuelle est exceptionnelle à plus d’un titre. Sanitaire, ce séisme-là est aussi économique, les experts ne cessent de le marteler depuis que les cas ont commencé à se multiplier dans la province chinoise du Hubei. Ce nouveau coronavirus tue peu, comparé à beaucoup d’autres affections, mais il se répand à toute allure, ce qui a désorganisé l’économie à l’échelle planétaire.

Cela aussi, l’Afrique va devoir l’affronter et c’est à cette problématique que le présent dossier est consacré. Quels seront les dégâts sur nos économies ? Qui souffrira le plus des pays exportateurs ou importateurs de pétrole, des nations riches en ressources minières ou des destinations touristiques vedettes ?

Repenser la dépendance à Pékin ?

Déjà les responsables des finances du continent calculent l’impact que la crise aura sur la croissance. Ils estiment qu’il faudra trouver plus de 10 milliards de dollars pour faire face aux dépenses de santé non anticipées. Les budgets des pays africains, sans exception, s’en trouveront forcément déséquilibrés et devront être repensés. Comme partout, la dette va s’envoler, les déficits se creuser, des entreprises s’effondrer. Le bilan financier de cette crise ne peut pas éclipser son bilan humain, mais il sera extrêmement problématique pour beaucoup d’économies africaines.

Certains, enfin, s’interrogent sur l’avenir de leurs relations avec la Chine. On ne parle pas ici des quelques réactions xénophobes absurdes qui ont pu être observées ici ou là mais du lien étroit, privilégié, qui s’était noué entre Pékin et beaucoup de nations du continent. En ce début d’année, ce lien a été pratiquement coupé du fait de l’isolement volontaire dans lequel la Chine s’est placée. Aujourd’hui son économie redémarre et la demande est relancée. Bonne nouvelle. Mais sur le plan des relations sino-africaines comme sur tous les autres, aucun doute : il y aura un avant et un après coronavirus.

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