Kaïs Saïed, né le 22 février 1958 à Tunis, est président de la République depuis le 23 octobre 2019. Universitaire spécialisé en droit constitutionnel et juriste de profession, il se présente en candidat indépendant à l’élection présidentielle de 2019, bénéficiant d’une image de probité. Il est élu au second tour avec 72,7 % des suffrages exprimés. En 2021, alors qu’il jouit d’une popularité importante dans un contexte de blocages politiques et de pandémie de Covid-19, il s’octroie les pleins pouvoirs constitutionnels, démet des membres du gouvernement et gèle les activités du Parlement avant de le dissoudre. Il s’agit, selon ses partisans, de mettre fin aux agissements des islamistes tenus pour responsables de l’échec de la gouvernance lors de la décennie qui a suivi la révolution de jasmin. En 2022, Kaïs Saïed fait adopter par référendum une nouvelle Constitution qui confère au chef de l’État tous les pouvoirs, dont le plus important : celui de légiférer par décret.
Saisi par un cabinet d’avocats parisien, Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, a inscrit à l’ordre du jour des discussions des Vingt-Sept, prévues le 24 juin à Luxembourg, le non respect, par Tunis, des droits humains.
Nouvelle étape dans ses accords avec l’UE : Tunis intègre un dispositif qui l’oblige à arraisonner les navires transportant des candidats à l’immigration, puis à les ramener sur son sol. L’Italienne Giorgia Meloni a, cette fois encore, pesé de tout son poids dans les négociations.
Juridiquement, la campagne électorale pour la magistrature suprême devrait débuter le 23 juillet, pour un vote fin octobre au plus tard. Mais si le chef de l’État – et probable candidat – Kaïs Saïed semble avancer sur le sujet, rien n’est encore annoncé.
Si la Chine est depuis longtemps présente en Tunisie, beaucoup reste à faire pour transformer Pékin en partenaire majeur du pays. Présent fin mai à Pékin, le chef de l’État n’a pas ménagé ses efforts pour approfondir cette relation, quitte à fâcher ses traditionnels alliés occidentaux.
Alors qu’il devrait briguer un deuxième mandat en octobre prochain, le dirigeant tunisien a profondément fait évoluer son entourage, comme l’a illustré l’éviction, fin mai, de deux ministres considérés comme des fidèles de la première heure.
Le ministère tunisien du Commerce promet de jouer les passerelles entre les produits iraniens et le marché africain. Cette stratégie, si elle se confirme, marquerait un tournant commercial majeur pour Tunis. Pour l’heure, elle suscite surtout des craintes.
Nouvelles lois répressives, journalistes et avocats arrêtés pour de simples déclarations, société civile et opposition sous pression. À quatre mois de la présidentielle d’octobre, la tension est à son comble. Et le chef de l’État à fleur de peau.
Une soixantaine de personnes a manifesté contre la condamnation de Borhan Bssais, présentateur à la télévision et à la radio, et de Mourad Zeghidi, commentateur politique.
Exit les ministres tunisiens de l’Intérieur et des Affaires sociales, qui accompagnaient pourtant le président Saïed depuis son élection. À leur place, de nouveaux profils plus technos.
Les condamnations à un an de prison de deux journalistes, Borhen Bsaïes et Mourad Zeghidi, ont secoué la profession et la société civile tunisienne. Alors que l’élection présidentielle doit se tenir en fin d’année, la liberté d’expression semble plus fragile que jamais et une nouvelle manifestation de protestation est organisée ce 24 mai.
Après les nombreuses actions de protestation qui ont marqué la semaine, ce sont les soutiens du président tunisien qui ont défilé ce 19 mai. Ils critiquent, comme Kaïs Saïed, les « ingérences » des capitales étrangères.
La Tunisie s’enflamme à nouveau ; le Béninois Patric Talon et la junte au pouvoir au Niger s’opposent sur une question de frontière ; nouveau massacre de civils au Burkina Faso… Retrouvez notre Brief hebdomadaire sur les infos qu’il ne fallait pas manquer cette semaine.
Alors que les arrestations se poursuivent et qu’une manifestation a eu lieu le 16 mai au matin à Tunis, le chef de l’État a ordonné à son secrétaire d’État aux Affaires étrangères de convoquer les ambassadeurs de pays ayant émis des protestations contre sa politique et qu’il accuse d’« ingérence ».
Dans un contexte extrêmement tendu en Tunisie et sur fond de grève des avocats, le patron de l’agence nationale antidopage a été arrêté, après la dissimulation du drapeau tunisien lors d’un événement sportif international à la piscine olympique de Radès. Le président de la fédération de natation est également en garde à vue.
Deux chroniqueurs de radio et télévision connus en Tunisie ont été placés en détention ce dimanche pour avoir critiqué la situation du pays, au lendemain de l’interpellation musclée en direct sur France 24 d’une avocate et commentatrice pour des motifs similaires.
Les services de sécurité ont pris d’assaut samedi soir la Maison de l’avocat à Tunis et arrêté la juriste, après des propos sarcastiques qu’elle a tenus sur la situation du pays. Une scène filmée par France 24, qui a été contraint à cesser son direct.
Si le mouvement féministe marocain est particulièrement visible en cette période de réforme du code de la famille, ses équivalents algérien et tunisien ne sont pas moins déterminés. Mais se heurtent à des résistances et à une hostilité qui semblent avoir pris de l’ampleur ces dernières années, raconte ce second volet de notre enquête sur le féminisme au Maghreb.
En accueillant, le 22 avril, ses homologues algérien et libyen, le président tunisien espérait donner le coup d’envoi d’une nouvelle union maghrébine. Un projet déjà porté par le chef d’Ennahdha en 2021, mais qui n’avait alors pas été suivi d’effet.
Institué par la Constitution de 2022, le Conseil national des régions et des districts (CNRD), nouvelle chambre haute du Parlement, a enfin vu le jour. Quelles seront ses prérogatives ? Qui sont les nouveaux élus qui y siègent ?
Les chefs d’État algérien, tunisien et libyen se sont retrouvés à Tunis pour évoquer la mise en place d’une nouvelle entité maghrébine censée remplacer l’Union du Maghreb arabe, qu’ils jugent inopérante, mais sans le Maroc ni la Mauritanie.
D’Alger à Tunis, le débat sur la hausse générale des prix se cristallise autour de la flambée du cours de la banane. Les autorités tardent pourtant à s’attaquer aux racines du mal.
Le 17 avril, la présidente du Conseil italien se rendra en Tunisie pour mettre la dernière main à son projet de coopération migratoire. L’enjeu est d’importance, à la veille des élections européennes à l’issue desquelles elle espère que l’extrême droite sortira renforcée.
À peine un an après sa nomination, Moez Hadj Slimen a quitté, mercredi, son poste de directeur général de la BIAT. Un changement qui annonce le départ probable d’Ismaïl Mabrouk, à la tête du conseil d’administration de la première banque du pays.
Il s’agit du tout premier verdict condamnant l’assassinat, en 2013, de l’opposant de gauche qui avait choqué le pays. Le détail des peines n’est toutefois pas encore officiellement connu.
Régulièrement convoqué et mis sous pression par les autorités, le journaliste audiovisuel est à nouveau en garde à vue pour s’être interrogé sur la gestion des deniers publics par le ministère des Affaires religieuses.
Critique virulent de la politique du président Kaïs Saïed, Mohamed Boughalleb a été placé vendredi 22 mars en garde à vue pour « outrage à autrui » via les réseaux sociaux.
Un an après le démarrage de ses travaux, le 3 mars 2023, l’heure est au bilan pour l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Mais aussi à une certaine crispation entre l’exécutif et le législatif.
Une délégation européenne dirigée par Ursula von der Leyen est attendue au Caire dimanche 17 mars pour signer un accord prévoyant une aide de 7,4 milliards d’euros en échange d’un contrôle accru aux frontières pour limiter les flux migratoires. Sur le modèle du deal obtenu avec la Tunisie.
Fondée en 1946, en première ligne dans la lutte pour l’indépendance, la principal centrale syndicale du pays réintègre cette année son siège historique de la place Mohamed-Ali. L’occasion de revenir sur le rôle majeur qu’ont joué, à travers l’histoire, ses dirigeants les plus emblématiques.